Achats de Noël: “Il y a indéniablement un glissement vers l’e-commerce”
Le dernier dimanche avant Noël n’aura pas été aussi bénéfique que celui de l’an dernier pour les commerçants, a indiqué dimanche la fédération sectorielle Comeos.
A 15h30, 1.321.510 paiements électroniques étaient recensés. “C’est 20% de moins qu’au même moment l’an dernier”, a précisé la fédération des commerces et des services. Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) note pour sa part une légère hausse (3%) du chiffre d’affaires pour les commerçants.
Certains secteurs réalisent jusqu’à 30% de leur chiffre d’affaires annuel à cette période, rappelle le patron de Comeos, Dominique Michel. Le week-end écoulé, le dernier avant la fête de Noël, n’a toutefois pas été bon pour les commerces. Samedi, le réseau de paiement a été perturbé pendant plus d’une heure et dimanche, en milieu d’après-midi, les ventes affichaient un recul de 20% par rapport au même dimanche en 2013.
Comeos avance trois causes pour expliquer cette faible activité. En 2013, le dernier week-end avant Noël était plus proche du 24 décembre. Cette année, les gens ont encore jusqu’à mercredi pour faire des achats. “Une deuxième raison possible”, enchaîne Dominique Michel, “c’est le commerce en ligne. Depuis octobre déjà, les enseignes en ligne font de bonnes affaires. Il y a donc indéniablement un glissement qui s’opère vers l’e-commerce.”
Problèmes de paiement
Enfin, les problèmes de paiement connus samedi ne sont pas étrangers à ces mauvais chiffres. “Les dégâts sont difficiles à évaluer. D’un côté, il y a une perte directe car les gens qui n’ont pas pu effectuer leur paiement sont sortis du magasin les mains vides, d’un autre, il y a probablement des gens qui, ayant eu vent de pareils problèmes, ont reporté leurs achats ou ont fait leurs emplettes via internet.”
Comeos réclame une “enquête indépendante” sur Worldline, gestionnaire du réseau de paiement en Belgique. “Nous avons travaillé durant un an avec Worldline pour éviter la catastrophe du 23 décembre 2013. En vain, apparemment. Quelle que soit la cause des problèmes, nous exigeons des mesures fortes de la part de Worldline. Nous souhaitons une enquête indépendante à leur égard et contacterons sur ce point lundi le ministre de l’Economie. Nous maintenons la possibilité d’entamer des démarches juridiques”, conclut Comeos.
Le SNI, qui a également vivement critiqué la nouvelle avarie survenue samedi, a dressé un bilan plus positif de “ce deuxième dimanche d’ouverture de cette période de fin d’année”. Après avoir sondé plus de 200 commerces, l’organisation a évalué la hausse du chiffre d’affaires à 3% par rapport à la même période l’an dernier. “Bien que les cadeaux classiques de fin d’année comme le parfum, les livres, les CD, les coffrets DVD et les vêtements ont toujours la cote, les commerçants constatent que les bons d’achats gagnent en popularité par rapport aux années précédentes. Ceux-ci ont vendu 8% de chèques-cadeaux en plus que l’année dernière”, note le SNI qui ne se prive pas d’ajouter que, dimanche, les clients ont principalement opté pour des paiements en espèces.
Worldline a de son côté comptabilisé plus de 7 millions de transactions électroniques de paiement, beaucoup plus qu’un week-end classique, mais en deçà du bilan de l’an dernier à la même époque.