Washington a autorisé BNP à opérer en Iran

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Les autorités américaines ont attribué en début d’année une autorisation d’opérer en Iran à la banque française BNP Paribas, accusée d’avoir violé l’embargo imposé à ce pays dans les années 2000, rapporte mercredi le Wall Street Journal.

Deux licences ont été octroyées en février et mars par le département du Trésor, dans le cadre de l’allégement des sanctions prévu par l’accord intérimaire sur le nucléaire iranien, signé en novembre entre Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), assure le quotidien économique sur son site internet. Elles permettent à BNP Paribas d’effectuer “certaines transactions commerciales et financières” en Iran, d’après les documents obtenus par le WSJ.

Selon le Wall Street Journal, les raisons pour lesquelles le Trésor a accordé ces licences à BNP alors que la banque était déjà visée par des investigations sur des violations d’embargos “reste à déterminer”. Contacté par l’AFP, le Trésor américain n’a pas réagi dans l’immédiat.

Un directeur de BNP Paribas quittera son poste Un haut responsable de BNP Paribas, Georges Chodron de Courcel, va quitter son poste, a annoncé jeudi la banque. L’établissement français refuse toutefois de faire le lien entre son départ et la demande en ce sens des autorités américaines.

“Georges Chodron de Courcel sera à sa demande déchargé dès le 30 juin de sa fonction de directeur général délégué de BNP Paribas”, indique dans un communiqué le groupe bancaire. Âgé de 64 ans, M. Chodron de Courcel, apparenté à la famille de Bernadette Chirac, prendra sa retraite trois mois plus tard après 42 années passées à la BNP, précise par ailleurs la banque française.

Le régulateur bancaire de New York, Benjamin Lawsky, avait demandé il y a plusieurs mois la tête de M. Chodron de Courcel, avait appris l’AFP. Son départ constituerait donc l’une des premières grandes concessions que BNP Paribas accepte de faire dans ses négociations avec les autorités américaines.

La banque française est menacée d’une amende de 10 milliards de dollars aux Etats-Unis pour avoir réalisé des transactions avec des pays sous embargo, comme l’Iran et le Soudan, entre 2002 et 2009. Elle pourrait également voir sa licence aux Etats-Unis suspendue provisoirement.

L’affaire est remontée jusqu’au plus haut niveau de l’Etat français, le président François Hollande dénonçant une sanction “disproportionnée” et “injuste”. Interpellé à ce sujet, son homologue américain Barack Obama a répondu qu’il ne se “mêlait pas” des affaires de justice.

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