Marcourt: “S’il fallait réinvestir dans Ethias, je le ferais”

Jean-Claude Marcourt © Belga

La volonté de sortir du “cauchemar” du compte First en accordant une généreuse prime relève de l’autonomie de gestion d’Ethias, estime le ministre wallon de l’Économie. Elle n’avait pas à en informer les pouvoirs publics, actionnaires de l’entreprise.

Jusqu’au 31 mars, la compagnie d’assurances Ethias propose une superprime de sortie, proche de 14%, équivalent à quatre années d’intérêts, aux personnes qui solderont leur compte First A, rapporte ce mercredi L’Echo. Ce produit de Branche 21 garantit un rendement élevé à vie (en moyenne 3,44%), qui est devenu intenable pour l’assureur avec les taux actuels. La fin du compte First avait déjà été imposée par la Commission européenne en 2010, lors du sauvetage d’Ethias par les pouvoirs publics (l’Etat, la Flandre et la Wallonie avaient injecté chacun 500 millions d’euros).

Ces actionnaires ont-ils été informés de cette prime de sortie, proposée par Ethias ? “Non, a répondu le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt (PS), ce mercredi au Parlement wallon. Cela relève de la gestion opérationnelle de l’entreprise et nous respectons son autonomie en la matière.” Il la respecte d’autant plus que, dit-il, l’assureur a mené des “efforts considérables” pour retrouve sa solvabilité. L’année 2014 fut, dit-on, excellente mais un vieux litige fiscal a conduit un redressement de 378 millions. L’exercice devrait donc se solder par une perte de plus de 100 millions.

“Ce n’est pas Ethias qui est fragile, c’est tout le secteur financier qui est fragile, reprend Marcourt. S’il fallait augmenter la participation de la Wallonie pour la consolider cette entreprise, qui est une belle entreprise, je le ferais. Nous manquons de sociétés de cette taille en Wallonie.”

Près de 50.000 personnes possèdent encore le compte First, dont la commercialisation a pourtant été arrêtée en 2003. S’ils devaient tous accepter la proposition d’Ethias, il en coûterait près de 450 millions d’euros à l’assureur. “Nous avons dégagé les liquidités nécessaires”, assure le CEO Bernard Thiry.

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