Les Bourses mondiales décrochent sur fond de referendum en Crimée

© Image Globe / DENNIS M. SABANGAN

La Bourse de Moscou a chuté de plus de 4% ce vendredi à la mi-journée, Tokyo a cédé plus de 3% à la clôture et Wall Street a décroché jeudi soir, affectés par la nervosité des investisseurs face aux tensions en Ukraine, à deux jours du référendum sur la Crimée, et le ralentissement chinois.

Vers 08H15 GMT, les deux indices de la place financière moscovite, le Micex et le RTS, perdaient respectivement 4,11% et 4,57%, après avoir perdu plus de 5% une vingtaine de minutes auparavant. Ils ont retrouvé un niveau plus atteint depuis septembre 2009 pour le Micex et août 2009 pour le RTS.

Les investisseurs se débarrassent de leurs actions russes avant le référendum en Crimée, explique Alfa-Bank dans une note. Ils sont inquiets des répercussions du rattachement de la péninsule du sud de l’Ukraine à la Russie, alors que les Occidentaux ont menacé Moscou de sanctions. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prévenu jeudi que les Etats-Unis et l’Union européenne étaient prêts à prendre dès “lundi une série de mesures très sérieuses” visant la Russie pour répliquer à ce référendum.

Ces inquiétudes, associées aux craintes d’un ralentissement en Chine, ont aussi tiré à la baisse les autres places mondiales.

Tokyo cède 3,30% La Bourse de Tokyo a pour sa part terminé la séance de ce vendredi en forte baisse de 3,30%, inquiète d’un ralentissement économique chinois et des tensions autour de l’Ukraine. A la clôture, l’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 488,32 points à 14.327,66 points.

La Bourse de New York chute

Déjà jeudi soir, Wall Street avait nettement chuté, les craintes l’emportant sur de bons chiffres américains: le Dow Jones a décroché de 1,41% et le Nasdaq de 1,46%.

Selon les résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a dégringolé de 231,19 points à 16.110,14 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 62,91 points à 4.260,42 points. Le S&P 500 a décliné de 1,17% (-21,85 points) à 1.846,35 points. En hausse à l’ouverture, après la parution de bons chiffres sur l’économie américaine, les indices boursiers ont basculé en territoire négatif avant la mi-séance, avant de s’enfoncer dans le rouge.

Signe de la nervosité du marché, la volatilité, mesurée par l’indice VIX, dit “indice de la peur”, a également nettement progressé, de 11,40%, dans un marché aux volumes importants. “Les statistiques américaines étaient bonnes mais pas assez pour occulter les inquiétudes croissantes suscitées par les données macroéconomiques en provenance de Chine”, a commenté Michael James, de Wedbush Securities.

Tout comme les indicateurs parus ce week-end, les chiffres publiés jeudi par la deuxième puissance économique mondiale renforçaient la thèse d’un ralentissement de la vigueur du géant asiatique. La production industrielle en janvier et février y a progressé à son rythme le plus faible en 5 ans, tombant à 8,6% par rapport à la même période de 2013. Les ventes au détail et les investissements en capital fixe ont eux déçu, augmentant moins que prévu.

Les opérateurs “sont rattrapés par des craintes de plus en plus importantes concernant la capacité de l’économie chinoise à croître et à participer au développement de nos entreprises” aux Etats-Unis, a ajouté M. James. Dans ce contexte, “les vendeurs ont repris le dessus sur les acheteurs”, a-t-il expliqué.

Les données américaines publiées dans la matinée avaient été cependant plutôt positives. L’embellie progressive sur le marché de l’emploi semblait se poursuivre avec l’annonce d’une chute inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage tandis que les ventes au détail ont enregistré un rebond plus important que prévu en février, après deux mois de recul.

La crise ukrainienne a ajouté de l’huile sur le feu, a estimé Dan Greenhaus, de BTIG. “Les nouvelles sur le terrain ce matin semblaient montrer que les choses n’allaient pas mieux”, créant de la nervosité sur le marché.

Alors que les Occidentaux jettent leurs dernières forces pour tenter d’infléchir la position du président russe Vladimir Poutine, Kiev s’est dotée jeudi d’une Garde nationale pour renforcer sa défense à trois jours du référendum prévu dimanche en Crimée sur le rattachement de la péninsule ukrainienne à Moscou.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content