Dexia : retour au dividende en 2012 ?

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Les coûts du soutien de l’Etat et de la réalisation du plan de restructuration devraient surtout se faire ressentir cette année et l’an prochain, estime Dexia, qui compte retrouver le bon niveau de 2009 en 2012. Avec, peut-être, un dividende à la clé.

Dexia pourrait distribuer à nouveau un dividende à partir de 2012, a-t-on appris à l’occasion de l’Investor Day organisé mardi par la banque. Mais l’octroi de ce dividende, qui constitue une source importante de revenus pour les communes, dépendra du résultat financier.

Pierre Mariani, CEO de Dexia, s’attend à ce que la banque belgo-française renoue avec le bon résultat de 2009 d’ici 2012, avec un bénéfice de 1,4 milliard d’euros avant impôts. Pour 2014, Dexia vise même un gain avant impôts de 1,8 milliard.

Les coûts du soutien de l’Etat et de la réalisation du plan de restructuration devraient surtout se faire ressentir cette année et l’an prochain. Dans deux ans, Dexia devrait à nouveau afficher un résultat comparable à celui de 2009, “grâce à la dynamique commerciale, la réduction du bilan et les économies de coûts de 600 millions”. Le plan de restructuration figure au planning, a-t-on indiqué.

La dépendance du financement à court terme a déjà diminué de moitié par rapport à 2008, lorsque Dexia avait dû faire appel à l’aide du gouvernement. La Turquie, via la filiale Deniz Bank, jouera un rôle-clé dans la croissance des activités de détail. Dexia espère compter 10 millions de clients d’ici 2014, dont 6 millions en Turquie. La part turque dans les bénéfices devrait augmenter, passant de 8 % aujourd’hui à 27 % en 2014.

Concernant les services financiers aux autorités locales, l’accent ne sera plus mis sur les volumes mais sur les moyens financiers.

Dexia Belgique veut 250 millions d’euros de revenus en plus d’ici 2014

Dexia Belgique ne mène pas uniquement un plan d’économies, elle veut aussi augmenter ses revenus. L’objectif est de générer d’ici 2014 250 millions d’euros de revenus en plus dans les activités belges de détail.

Stefaan De Craene, patron de Dexia Belgique, mise pour ce faire sur plus de vente croisée (cross-selling) : “Nous sommes actuellement à une moyenne de deux produits bancaires par client. Mais les meilleures banques – dont nous voulons faire partie – ont en moyenne trois produits bancaires par client.”

Dexia compte donc investir davantage dans des forces commerciales spécialisées et moins dans le personnel administratif. “Le but est que chaque account manager ait 15 rendez-vous par semaine avec des clients.” La part de marché doit notamment augmenter dans les segments private banking et PME.

L’effort commercial s’inscrit dans le programme d’investissement de 350 millions d’euros dans le réseau belge d’agences Dexia. La plupart seront transformées d’ici 2012 selon le concept d’agences ouvertes. Tout le flux d’argent liquide se fait via les appareils et le personnel s’oriente vers le conseil. Jusqu’ici, 131 millions d’euros de ce programme d’investissement ont été dépensés et 212 des 536 agences ont été transformées.

La “satisfaction du client” est également très importante pour la branche belge, selon Stefaan De Craene : “Nous voulons devenir la banque de référence !” Dans son deuxième métier, le service financier aux autorités locales, Dexia veut rester leader du marché en Belgique.

Dexia : engagement de la direction à négocier tous les points de la conciliation

Une position en front commun syndical a été dégagée au sein de Dexia et la direction s’est engagée à négocier tous les points repris dans cette position de conciliation, a-t-on appris lundi soir auprès du syndicat Setca, à l’issue d’une réunion de conciliation entre direction, syndicats et le médiateur social. “Une position de conciliation s’est dégagée, ce qui est un élément positif”, a apprécié Jean-Michel Cappoen (Setca).

Les syndicats, en front commun, ont demandé à la direction des précisions sur les chiffres exacts et des garanties par rapport à l’annonce faite le mois dernier par Dexia de son intention de supprimer 385 emplois en Belgique. Les syndicats ont par ailleurs demandé des perspectives d’avenir durable, des garanties d’emploi, pas de départ forcé et que la concertation se déroule dans un climat serein.

“”La direction s’est engagée à discuter de tous ces points et à donner sa réponse au plus tard pour le 22 octobre, a précisé Jean-Michel Cappoen. S’il n’y a pas d’entrave, nous pourrons entamer les négociations. En revanche, si les réponses de la direction sont négatives ou évasives, nous aviserons. “Nous espérons que le signal a été entendu car le personnel est très inquiet.”

Trends.be, avec Belga

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