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Ambiance, ambiance entre le patronat flamand et le PS

Rien ne va plus entre les patrons flamands et le premier ministre Elio Di Rupo ! Cela a commencé par une interview de Luc Bertrand, le patron du holding Ackermans & Van Haren, et sans doute le patron le plus influent de Belgique.

Dans une interview au journal L’Echo, il s’est lâché et a fustigé le gouvernement actuel : parmi les critiques, je relève pêle-mêle, que nous sommes, selon lui, passés dans une société marxiste, que la Flandre représente 60% de la population et qu’elle a voté à droite à 70% alors qu’elle se retrouve gouvernée à gauche, que l’Etat est très mal géré, etc, etc.

Le ton de ce grand patron, habituellement si prudent a fait l’effet d’un coup de tonnerre, au point qu’un sénateur PS, spécialiste des questions fiscales, a réagi immédiatement pour démontrer que ce patron avait faux sur toute la ligne. Il a même été jusqu’à brandir le taux d’imposition du holding dirigé par Luc Bertrand pour démontrer que si nous étions dans une société marxiste, il s’étonnait que sa holding paie très peu d’impôts ! Le calcul qu’il a réalisé est sujet à discussion, mais il avait pour but de discréditer Luc Bertrand qui selon lui ne faisait pas non plus dans la dentelle.

Bref, l’ambiance est à couteaux tirés entre le patronat flamand et le PS, d’autant que d’autres patrons flamands ont apporté leur soutien à Luc Bertrand via une prise de position dans la presse flamande.

Côté francophone, le vicomte Etienne Davignon a une explication pour cette curée anti-Di Rupo de la part des patrons flamands. Voici ce qu’il a déclaré sur les ondes de la RTBF, et je le cite : “Je crois que les patrons flamands n’ont plus confiance dans les représentants politiques flamands du gouvernement fédéral. On ne peut pas dire qu’ils ne font pas le jeu de Bart De Wever (…) Pour les Flamands, Di Rupo est un double problème, d’abord, il n’est pas flamand, et en plus, il est socialiste” fin de citation. Jean Stéphenne, ex-président de l’Union wallonne des entreprises a rebondi sur cette affaire, déclarant que la critique des patrons flamands sur l’état PS n’est pas “totalement infondée”, même si elle est “excessive”. Quant à Didier Reynders, il n’a pas vraiment calmé le jeu ce week-end, ajoutant “qu’il y a des marxistes au gouvernement, mais cela ne veut pas dire que le gouvernement soit marxiste”, une déclaration qui n’a pas plus à son collègue flamand des Finances qui a rappelé que Reynders avait voté toutes les mesures du gouvernement. Ambiance, ambiance.

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