Le diable est passé à Shinnecock Hills

Rickie Fowler, rêve de remporter son premier Grand Chelem lors de l'US Open. © belgaimage

Deuxième levée du Grand Chelem de l’année, l’US Open se dispute, cette fin de semaine, sur le mythique parcours de Shinnecock Hills, à Long Island, près de New York. ” C’est l’un des plus beaux du monde. Il change continuellement, c’est tout le génie de sa conception “, résume l’ancien champion américain Ray Floyd, lauréat du tournoi en 1986 dans ce même lieu sacré.

Shinnecock Hill est l’un des plus vieux championship courses des Etats-Unis. C’est une référence majeure, au même titre qu’Augusta ou Pebble Beach. Il a été fondé en 1891 à l’initiative de trois hommes d’affaires new-yorkais, désireux de s’adonner aux joies du swing après un séjour à Biarritz où ils avaient découvert le Golf du Phare. Débauché pour l’occasion, l’architecte du golf britannique Willie Dunn signa un links du plus pur style écossais de l’époque. Une belle réussite : dès 1896, il accueillait le deuxième US Open de l’histoire !

Plusieurs fois revisité, notamment en 1930 par William Flynn, le dessin du parcours initial n’existe plus que dans les archives locales. Mais son esprit et son âme ont résisté au temps. Shinnecock Hills dégage ce subtil parfum des terrains de bord de mer, balisés par les bunkers profonds et le rough qui remonte jusqu’aux genoux. Pour le joueur, le défi est permanent avec, en toile de fond, de nombreux dog-legs stratégiques, des pentes cachées, des greens petits, subtils et rapides. Si le vent est de la partie, le challenge devient carrément diabolique. En 2004, lors du dernier US Open disputé à Shinnecock Hills, seuls trois joueurs terminèrent sous le par et le grand Tiger Woods clôtura ses quatre tours à +10 !

En 2004, lors du dernier US Open disputé à Shinnecock Hills, seuls trois joueurs avaient terminé sous le par.

On peut donc s’attendre à une sacrée bataille pour cette édition 2018 plus indécise que jamais. Les favoris se bousculent en effet sur le tee n°1. Vainqueurs des quatre derniers majors et des trois derniers US Open, les joueurs américains seront, bien sûr, très difficiles à battre. Dustin Johnson, Justin Thomas, Jordan Spieth, Rickie Fowler et Patrick Reed font carrément figures d’épouvantails. Et toute l’Amérique rêve, en prime, d’assister aux exploits des vétérans Phil Mickelson (qui n’a jamais gagné le tournoi) ou Tiger Woods (qui ne cesse de confirmer son retour en forme). Ceci dit, à un peu plus de trois mois de la Ryder Cup, les Européens auront également à coeur d’afficher leurs ambitions, à l’image de l’Irlandais Rory McIlroy, de l’Anglais Justin Rose ou de l’Espagnol Jon Rahm. Cette année, aucun joueur belge ne sera de la fête. Descendu au-delà de la 60e place au ranking mondial, Thomas Pieters n’a pas obtenu le précieux sésame et regardera le tournoi à la télévision. Il ne devrait pas être déçu. Shinnecock Hills a tous les atouts pour être l’hôte d’un passionnant thriller !

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