L’Amérique derrière moi

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C’est plus qu’un culte que le père du narrateur voue à ” l’Amérique ” (comprenez : les Etats-Unis), c’est un mode de vie qu’il adopte. ” Il portait les chaussettes officielles de la Maison Blanche, dont le blason ornait jusqu’à nos tapis de bain. ” C’en est presque ridicule. Mais quand c’est tout ce qu’il reste de ce père qu’on enterrera bientôt, les souvenirs d’enfance définissent toute une relation. Au moment de devenir lui-même père, l’auteur se remémore son enfance et entame un questionnement profond. S’est-on tout dit dans cette famille où le mensonge a régné pendant de longues années ? Erwan Desplanques ne dévoile pas de secrets extravagants mais simplement un sincère dialogue père-fils, entre Paris et Reims. ” La vérité était primordiale. J’étais devenu journaliste pour me laver du mensonge. Puis romancier pour me laver du journalisme. ” C’est le moment aussi de faire le point sur son propre parcours, mettre ses jeunes années derrière soi. ” Rester sage ou devenir fou ” : c’est cela, tourner le dos à l’Amérique et faire face à son propre Nouveau Monde. Sa quête de vérité, Erwan Desplanques, remarqué pour Si j’y suis et ses nouvelles, la mène sur un ton apaisé, non sans sourire des extravagances paternelles et des erreurs de chacun. Sans aucune rancoeur, il trouve dans son histoire familiale la clé pour avancer, même si cela signifie tout plaquer.

Erwan Desplanques, ” L’Amérique derrière moi “, éditions de l’Olivier, 176 pages, 16 euros.

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