Sans grande surprise, PS, Ecolo et Défi ont rejeté l’ultime appel de David Leisterh. La démission du formateur s’approche à grands pas.
Ce matin, nous nous interrogions sur la manière de négocier du formateur bruxellois. En anticipant l’échec des négociations avec le cd&v, du côté flamand, David Leisterh a offert au PS une porte de sortie. En effet, ce sont les libéraux flamands qui ont apposé leur véto à l’entrée des chrétiens-démocrates, reprenant, par ce mouvement, le valet noir.
Du côté des libéraux francophones, il aurait été sage d’attendre que Groen et Vooruit se positionnent officiellement, ce qu’ils n’ont pas fait à ce jour. Avec son ultime appel, le formateur a donc tendu la perche à la rhétorique des socialistes : ce sont les libéraux qui bloquent l’entrée du cd&v dans la coalition néerlandophone.
Ce qui devait arriver arriva
Sans surprise, les trois partis francophones ont adressé une fin de non-recevoir au formateur libéral. Sur X, Ahmed Laaouej accuse le formateur de balayer “l’ouverture du cd&v en 3 jours. Cet énième coup de com’ témoigne plus d’une approche partisane que d’une volonté de construire une solution.”
Chez la cheffe de file des écolos bruxellois, Zakia Khattabi, on estime également que “les libéraux imposent deux axes : celui avec Les Engagés côté francophone et avec la N-VA côté flamand, puis appellent les autres à prendre leurs responsabilités. Je n’ai jamais vu une mission de formation aussi orientée, qui est réellement à la manœuvre ?”, s’interroge l’ancienne ministre du Climat, visant ici l’ombre des nationalistes flamands et de Bart De Wever au-dessus des négociations.
Plus tôt, ce matin, l’ancien président de parti François Desmet (DéFI) rejetait l’appel de David Leisterh, sur LN24, estimant qu’un “gouvernement ne devait pas gouverner contre les Bruxellois“, là aussi un tacle appuyé en direction des nationalistes.
L’impasse
On peut discuter des heures de ce coup manqué des libéraux, qui pourraient porter désormais la responsabilité de la crise. Le fait est que David Leisterh n’est pas parvenu à rapprocher les points de vue et qu’il devrait donc bientôt présenter sa démission, comme il l’avait annoncé.
À sa place, logiquement, c’est au tour d’Ahmed Laaouej, issu du deuxième parti francophone, de reprendre le rôle de formateur. Bonne chance à lui pour aller convaincre l’Open Vld de lâcher la N-VA. Bruxelles se dirige vers une nouvelle impasse et le valet noir pourrait encore changer de main.