De Groote – De Man : Rebelle et révolutionnaire

Le cabinet d’avocats gantois De Groote – De Man est le lauréat des Trends Impact Awards dans la catégorie bien-être. L’année dernière, il a lancé son plan “Corporate Rebels”. Ce faisant, il a bousculé certaines conventions et vaches sacrées de la profession juridique.

Dans les cabinets d’avocats, tout tourne autour des heures facturables. L’objectif de chaque collaborateur est de pouvoir enregistrer le plus d’heures facturables possible aux clients, afin de générer le plus de revenus possible pour le cabinet.

De Groote – De Man (DGDM) s’est éloigné de ce modèle avec son plan Corporate Rebels. Au lieu de se concentrer sur les heures de travail, les employés et les équipes fixent eux-mêmes leurs salaires et leurs congés. Sur cette base, ils s’engagent à atteindre certains objectifs de revenus pour l’année à venir. Ils élaborent ensuite des stratégies avec la direction pour atteindre ces objectifs.

“C’est un choix radical en matière de responsabilisation des employés. Ce projet montre que les performances et le bien-être sur le lieu de travail vont de pair et il le prouve au moyen des indicateurs de performance nécessaires”, déclare Kirsten Florentie, responsable des ressources humaines chez Telenet et juge des Trends Impact Awards dans la catégorie bien-être. “C’est aussi un choix de confiance. Un système dans lequel l’autogestion est centrale doit s’accompagner de la confiance parce que, du haut vers le bas, il exige un abandon partiel du contrôle.” Pour DGDM, il s’agit effectivement d’un équilibre entre liberté, responsabilité et confiance.

Au lieu de se concentrer sur les heures, les employés et les équipes fixent leurs salaires et leurs congés.

Tom Verboven, managing director people & transformation chez PwC et également membre du jury, le pense également. “Cette méthode est révolutionnaire dans son secteur. Son grand mérite est d’opter pour une approche structurelle et stratégique. Il ne s’agit pas d’une approche ad hoc et ponctuelle, comme c’est le cas pour de nombreux projets de bien-être, mais d’une approche qui va au cœur des activités de l’entreprise et qui crée un changement à ce niveau, explique-t-il. Le plan remet en question ce que personne ne remet en cause dans le secteur. Cela demande du courage.”

L’inspiration

Bien que Corporate Rebels ne soit en place que depuis un an, son impact se fait déjà sentir sur plusieurs fronts. Les objectifs de revenus de la DGDM ont augmenté de 20 % et, selon une dernière mesure, sont déjà dépassés. Les résultats de l’enquête auprès des employés ne mentent pas non plus. Toutes les réponses aux questions sur le bonheur, la satisfaction, la confiance, la reconnaissance et la foi en l’entreprise ont évolué positivement. “Ce sont autant d’atouts pour attirer et retenir les talents”, déclare Tom Verboven.

“Le projet est également une source d’inspiration pour les petites entreprises, où les idées sur l’autogestion sont beaucoup moins facilement acceptées que dans les grandes. Cela montre que c’est également possible dans les petites organisations”, déclare Kirsten Florentie. “J’espère qu’il fera prendre conscience au secteur juridique que les choses peuvent être faites différemment et qu’il est peut-être temps de changer”, ajoute Tom Verboven.

Aucun projet n’est exempt de défis, y compris celui-ci. “Il faudra être très convaincant pour que ce projet soit largement adopté dans le secteur. La courbe de conversion est abrupte”, déclare Tom Verboven. “Avec des choix aussi radicaux, il s’agit d’également veiller à ne pas devenir dogmatique. Il faut toujours vérifier si les données continuent de soutenir la légitimité du projet et ne pas perdre de vue la complexité de la façon dont les gens travaillent ensemble”, ajoute Kirsten Florentie.

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