Après la Fédération Wallonie-Bruxelles, c’était au tour de l’exécutif wallon de présenter son budget 2026. Au menu : un effort de 270 millions d’euros. Si la principale source de financement viendra de la réforme des Aides à l’emploi, les allocations familiales sont également concernées. Les montants restent intacts mais une condition est ajoutée.
Les familles semblent avoir échappé au pire, toutefois. En amont du conclave budgétaire, certains avaient lancé l’idée de revoir les montants des allocations familiales, voire de les supprimer à partir du 4e enfant. Il n’en sera rien.
Mais une conditionnalité entrera en vigueur pour les jeunes de 18 à 25 ans. À partir de 2026, le versement des allocations sera lié à la poursuite d’études, d’une formation ou d’un parcours d’insertion professionnelle. « Il ne s’agit pas d’une sanction, mais d’une mesure de cohérence », a précisé le ministre des Affaires sociales, Yves Coppieters (Les Engagés). « Les allocations familiales doivent soutenir un parcours d’insertion, pas l’inactivité. »
De quoi épargner entre 10 et 15 millions d’euros à partir de 2027, selon les projections du gouvernement wallon.
Une tolérance pour les 18-21 ans
Pour les 18-21 ans, le gouvernement va néanmoins maintenir ce qu’il appelle “un pot de douze mois” pour “tempérer quelque peu cette conditionnalité”, a ajouté le ministre. En gros, il s’agit de fixer une tolérance d’un an pour les jeunes qui seraient dans un entre deux. Cette réserve permettrait de prolonger les allocations familiales pour ceux qui rejoindraient un parcours d’intégration.
Par ailleurs, le plafond des familles monoparentales sera relevé à 54.867 euros brut par an pour les enfants nés à partir du 1ᵉʳ janvier 2020. L’exécutif wallon prévoit également de réformer les suppléments pour les enfants en situation de handicap. L’objectif serait d’éviter le double paiement dans un exercice de cohérence avec le fédéral.
Des montants importants
Le paiement des prestations familiales restera géré par Famiwal, la caisse publique régionale, qui devra toutefois faire un effort de rationalisation de 1,3 million d’euros.
Au total, les réformes qui portent sur les allocations familiales auront un impact relativement important et progressif : 400.000 euros en 2026, 6,2 millions en 2027, 17,9 millions d’euros en 2028 et 23,7 millions d’euros en 2029.
Une logique d’efficience
Présenté comme un budget « lucide mais exigeant », le projet 2026 table sur 270 millions d’euros d’économies structurelles. La principale contribution viendra de la réforme des aides à l’emploi (84 millions) et de la rationalisation de l’Aviq (28,3 millions).
Il est aussi question de réformer le paysage de la formation professionnelle aujourd’hui très morcelé. Une mutualisation des organismes doit rapporter 6,5 millions d’euros aux finances publiques.
Ailleurs, la politique familiale, à l’instar d’autres dispositifs sociaux, entre désormais dans le champ du spending review — cet examen systématique des dépenses régionales. Objectif : s’assurer que les montants investis atteignent leurs cibles. « Nous devons nous interroger sur la pertinence de certains mécanismes issus de la régionalisation, et voir s’ils répondent encore aux objectifs initiaux », a justifié Adrien Dolimont, ministre-président (MR).
Tenir le cap de 2029
L’exécutif wallon maintient par ailleurs son cap budgétaire : retour à l’équilibre en 2029. Le déficit, encore estimé à 1,1 milliard d’euros en 2026, devra être comblé progressivement, via des réformes.
“Le redressement des finances publiques n’est pas un choix, c’est une nécessité. Mais ce n’est pas un sprint : c’est un marathon“, a résumé Adrien Dolimont lors de la présentation du budget.
La prudence politique reste toutefois de mise : aucune mesure frontale sur le pouvoir d’achat, mais une série d’ajustements ciblés sur l’efficacité et la responsabilisation.