Carte blanche
Se préparer au mieux à la prochaine crise ? Renforçons le secteur des soins de santé !
Comment faire face à un évènement grave ? Que dois-je avoir sous la main pour pouvoir y faire face et si je ne l’ai pas, comment puis-je me le procurer ? Voilà trois questions fondamentales.
Commençons par trois questions. Ce sont celles que nous devrions nous poser lorsque nous voulons nous préparer au mieux à un événement grave à venir, comme la pandémie de COVID, une catastrophe naturelle ou une guerre. Les trois questions fondamentales sont les suivantes : premièrement, comment puis-je y faire face ? Deuxièmement, que dois-je avoir sous la main pour pouvoir y faire face ? Troisièmement, si je ne l’ai pas, comment puis-je me le procurer ? Avoir traversé des crises dans le passé permet d’en tirer des leçons. C’est exactement la situation dans laquelle se trouve l’Union européen, après la pandémie de COVID-19.
Au Parlement européen, nous élaborons une liste des leçons que l’UE a tirées de la récente crise sanitaire. Nous sommes convaincus que l’Union européenne a réagi avec tous les instruments à sa disposition et il est clair que son leadership, en particulier pour stimuler la recherche et le développement de vaccins, ainsi que la coordination au niveau de l’Union dans tous les domaines de la santé, ont été cruciaux pour sauver des millions de vies au cours de ces trois dernières années.
Notre principale recommandation est que l’UE devienne davantage autosuffisante dans le domaine de la santé, notamment en ce qui concerne la production de médicaments. Elle doit éviter de dépendre de pays tiers. Elle doit augmenter sa capacité de production tout en diversifiant sa chaîne d’approvisionnement mondiale et en assurant une meilleure coordination des stratégies nationales en matière de santé. C’est ce que nous devons avoir sous la main lorsque nous ferons face à la prochaine crise. La réindustrialisation de l’Europe grâce à un secteur pharmaceutique compétitif renforcera l’autonomie stratégique ouverte de l’UE en matière de santé. C’est ce que nous devons faire pour éviter que les erreurs du passé ne se répètent.
Il est essentiel que l’UE établisse des règles claires, des règles qui nous permettent par exemple de ne pas avoir à fermer à nouveau des écoles pendant une longue période. Nous ne devons pas nuire aux entreprises européennes par des restrictions sauvages et inattendues. Nous ne devons pas mettre les plus vulnérables dans une situation où ils se sentent encore plus faibles, encore plus effrayés et incapables de comprendre les mesures prises par leur pays. C’est pourquoi il est également très important de tirer les leçons de la propagation de la désinformation, qui a eu un impact encore plus dévastateur pendant la crise. Nous devons renforcer la protection contre les campagnes de désinformation et de mésinformation, y compris contre les cyberattaques visant les services essentiels.
Le Parlement européen a adopté une liste de recommandations en séance plénière en juillet. Mais nous ne nous arrêterons pas là : nous voulons que nos suggestions soient mises en place rapidement. Nous voulons que le rapport final de la COVID soit une voie pour l’avenir de l’Europe – une Europe capable de faire face à toute menace, non seulement pour notre santé, mais aussi pour notre sécurité, notre bien-être et notre modèle de vie.
Dolors Montserrat, députée européenne, auteur du rapport de la commission spéciale sur la pandémie COVID-19
Benoit Lutgen, député européen & chef de la délégation belge
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