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Nvidia, l’IA et la ruée vers l’or

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Dans la ruée vers l’or, ce sont surtout les vendeurs de pelles et de pioches qui s’enrichissent. Aujourd’hui, ces pelles et pioches sont les fameuses puces et processeurs de Nvidia.

Connaissez-vous la société Nvidia ? Si vous êtes amateur d’actions en Bourse, vous la connaissez certainement. C’est l’action qui, lundi dernier, a dépassé en une seule séance deux mastodontes de la bourse américaine. Nvidia s’est en effet payé le luxe de dépasser la capitalisation boursière d’Amazon et de Google. Nvidia est ainsi devenu la troisième plus grosse capitalisation mondiale derrière Microsoft et Apple.

Bien sûr, en Bourse, les places peuvent changer d’un jour à l’autre.  Mais Nvidia est aujourd’hui l’entreprise reine de l’intelligence artificielle. Regardez les recommandations des analystes financiers du monde entier : ils sont tous à l’achat sur cette valeur alors que son cours a déjà explosé les compteurs. Normal lorsqu’on sait que Nvidia fabrique les puces nécessaires pour faire fonctionner l’intelligence artificielle. Des puces qui s’arrachent à 40.000 dollars la pièce et qui sont particulièrement adaptées pour les calculs gourmands que nécessite l’intelligence artificielle. Et les amateurs de Bourse connaissent  le dicton qui dit que « dans la ruée vers l’or, ce sont surtout les vendeurs de pelles et de pioches qui s’enrichissent le plus ». Or, aujourd’hui, cette ruée vers l’or, c’est l’intelligence artificielle. Et les pelles et les pioches, ce sont les fameuses puces et processeurs de Nvidia. De quoi expliquer que le profit de Nvidia a été multiplié par 13 en un an. Pour les 3 ingénieurs qui sont à l’origine de la création de Nvidia, c’est aussi une consécration. Leur boîte conçue dans un fast food en Californie fait partie aujourd’hui de ces 7 sociétés qu’on appelle les 7 magnifiques (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et Tesla). Vu de loin, on pourrait se demander ce que fait Nvidia au milieu de ces sociétés que tout le monde connaît. Après tout, Nvidia ne vend pas de smartphones, ne vend pas de voiture électrique, n’est pas un acteur de l’e-commerce et n’a pas de réseau social. Elle n’a pas tout ça non, mais elle a mieux. Sans ses puces, il n’y a pas d’intelligence artificielle. Elle a donc les pelles et les pioches qui permettent  la nouvelle ruée vers l’or qu’est l’intelligence artificielle. Le plus dingue est que cette entreprise qui frôle les 2000 milliards de capitalisation n’a pas la moindre usine. Les ingénieurs de Nvidia conçoivent leurs produits dans leurs laboratoires, mais sous-traitent toute la production. Ça me fait penser à la phrase de Warren Bennis, un gourou du management qui disait: « l’usine du futur aura seulement deux employés. Un homme et un chien. L’homme aura pour tâche de nourrir le chien. Et le chien sera là pour empêcher l’homme de saboter la machine » . Vu ce constat affligeant, les plus optimistes se consoleront en se disant que ce n’est pas grave qu’il y ait moins d’emplois dans le futur, car comme le disait Tristan Bernard, « l’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, c’est que ça le fatigue »

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