Amid Faljaoui
Nvidia, les sophismes de Donald Trump et le risque de guerre nucléaire
Les résultats spectaculaires de Nvidia éclipsent même les menaces de guerre nucléaire. Entre euphorie boursière et tensions géopolitiques, les investisseurs semblent dans une bulle déconnecté du monde.
Est-ce qu’une entreprise – à elle seule – peut éclipser le risque de guerre nucléaire ? Normalement, toute personne censée devrait répondre non à cette question. Et pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé cette semaine avec l’action Nvidia. Les résultats de cette entreprise ont éclipsé le risque de guerre nucléaire. C’est fou, mais c’est la réalité.
Les très bons résultats de Nvidia
Nvidia est aujourd’hui l’entreprise la mieux valorisée en Bourse au monde, avec une capitalisation boursière qui dépasse allègrement les 3 000 milliards de dollars. C’est désormais la première capitalisation mondiale, devant Apple. Pour rappel, Nvidia est le leader mondial des puces électroniques pour des applications d’intelligence artificielle.
Cette semaine, la direction de Nvidia a présenté ses derniers résultats trimestriels, et ils sont bons. Excellents même : les profits explosent, avec une hausse de +80 % cette année. Le cours de Bourse affiche une progression ahurissante de 195 % depuis le début de l’année. Et comme si ce n’était pas suffisant, la marge de Nvidia atteint 74 % soit une marge stratosphérique.
Attendus comme le Messie
Les résultats de Nvidia étaient attendus comme le Messie par la Bourse. En soi, pourquoi pas. Mais ce qui étonne, c’est qu’au même moment, Poutine menace d’une troisième guerre mondiale. Et depuis que les États-Unis ont autorisé l’Ukraine à frapper le sol russe avec des missiles balistiques longue portée, Vladimir Poutine a élargi les possibilités de recours à l’arme nucléaire.
La guerre comme simple bruit de fond
Et pourtant, pas de quoi tenir éveillé les investisseurs. Ils s’en fichaient comme d’une guigne. A croire, comme le dit l’excellent analyste financier Philippe Béchade, que les guerres dans le monde sont réduites à « un simple bruit de fond. Un peu comme si un voisin un peu sourd visionnait Apocalypse Now sur son Home Cinéma avec les basses à fond les ballons ». Une autre question en suspens qui visiblement n’émeut pas les marchés est « comment Poutine va-t-il riposter aux tirs de missiles autorisés par les États-Unis ? ».
Même aveuglement pour Trump et la dette publique américaine
On constate aussi que la même surdité ou aveuglement touche les investisseurs face à la politique de Donald Trump. La Bourse a déjà acheté toutes ses promesses, alors même qu’il ne sera à la Maison-Blanche qu’en janvier prochain. Le fait que certaines parties du programme de Trump soient basées sur des fantasmes ou des sophismes n’a pas non plus l’air de les inquiéter plus que ça.
Ces mêmes investisseurs semblent tout aussi indifférents à la dette publique colossale des États-Unis, qui atteint 36 000 milliards de dollars. Sans parler des 1 000 milliards de dollars d’intérêts que les États-Unis doivent payer chaque année pour rembourser cette dette.
Warren Buffett voit-il une chose que les autres ne voient pas ?
Pendant ce temps, Warren Buffett, considéré comme le plus grand investisseur de tous les temps, se retire tranquillement de la Bourse. À plus de 90 ans, il vend ses actions Apple et Bank of America, et se retrouve à la tête de 325 milliards de dollars en liquidités. Est-ce un hasard, ou voit-il quelque chose que les autres investisseurs ne voient pas ? C’est sur cette énigme que je vous laisse méditer, en vous souhaitant un très agréable week-end.
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