Amid Faljaoui

Le Wall Street Journal, ChatGPT et l’avenir de nos enfants

Aujourd’hui, je vais vous faire le triple salto arrière puisque je vais vous parler du Wall Street Journal, de ChatGPT et surtout de vos enfants, de nos enfants, ceux à naître et ceux qui sont déjà nés.

Le lien entre les 3 sujets est extrêmement fort. D’abord, je vous donne un chiffre : 90 milliards de dollars, c’est la valorisation aujourd’hui de OpenAI, la maison-mère de ChatGPT. Cette boite était valorisé à 29 milliards de dollars en décembre dernier, elle a donc triplé de valeur en moins d’un an alors qu’en 2022, elle perdait encore 500 millions de dollars par an.

Ce n’est plus le cas puisqu’avec sa version payante, elle va dégager 1 milliard de dollars de chiffres d’affaires en 2023 et ce n’est que le début. Ces chiffres cités par le Wall Street Journal montrent que Microsoft a fait une très belle affaire en entrant dans le capital de OpenAI.

Toujours d’après le Wall Street Journal, Microsoft serait le plus gros actionnaire de ChatGPT puisqu’elle aurait 49% du capital de sa maison-mère. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Microsoft a pu intégrer aussi vite et aussi facilement tous ces outils d’intelligence artificielle dans Word, Excel, et même dans son moteur de recherche Bing. Les auditeurs et auditrices qui utilisent la version payante de ChatGPT – environ 20 euros par mois – pourront même bientôt parler ou soumettre des images à ChatGPT.

Et là, je ne vous parle même pas de ce que sont en train de faire les rivaux comme Google ou Amazon en matière d’intelligence artificielle. C’est ici où j’en viens à nos enfants, vos enfants. L’excellente lettre d’information TTSO rappelle les défis auxquels devra faire face l’école face à ce Tsunami de l’intelligence artificielle qui risque tout simplement de la bousculer pour ne pas dire la rendre inutile. Pour Elon Musk, la messe est dite, c’est lui qui dit : l’école, c’est ce qu’il y a de pire.

Quant au fondateur d’Ali Baba, le chinois Jack Ma, lui-même ancien prof d’anglais, il ajoute que l’éducation de nos enfants qui vise à la mémorisation maximale de connaissances date de l’ère industrielle. Elon Musk ajoute que cette éducation a une très faible bande passante, ce qui en langage « muskien » veut dire qu’elle a une très faible productivité.

Quant à Nicholas Negroponte, le fondateur du MIT Lab, le centre de recherche qui a le plus prédit l’avenir des nouvelles technologies, il estime lui-aussi que l’école sera inefficace face à l’omniscience d’Internet et des capacités de l’intelligence artificielle.

Vous me direz que ce sont de triste constats, mais quelle est la solution ? Selon ces experts ou gourous, je ne sais pas quel est le terme le plus approprié, l’avenir, c’est le piratage, le hacking de nos cerveaux humains en vue de l’interfacer avec un ordinateur. C’est d’ailleurs ce à quoi travaille Neuralink, l’une des sociétés d’Elon Musk. En gros, Musk nous promet quelque chose du genre : vous voulez apprendre à voler en hélicoptère, ne faites pas comme Michel Drucker ! Ce dernier est en effet fan d’hélicoptère. Plutôt que d’y passer des centaines d’heures à apprendre à voler, vous « téléchargez » toutes ces connaissances de vol directement dans vos neurones et hop, vous pourrez piloter un hélicoptère. Dis comme ça, cela ressemble à la science-fiction.

Mais, en réalité, pas plus que la vidéo qu’une de mes collègues a réalisé de moi. En quelques secondes, elle reprend des propos que j’ai tenu en français, sauf que la nouvelle vidéo qu’elle a réalisée, gardait mon ton, mon timbre de voix mais la vidéo était en néerlandais ! Une vraie dinguerie possible grâce à l’intelligence artificielle.

Les horizons dont je vous parlais pour l’hélicoptère ou d’autres dingueries du même genre, c’est pour d’ici 20 ou 30 ans maximum selon ces experts. À Bruxelles et en Wallonie, on discute âprement du budget, l’une des pierres d’achoppement, c’est le coût phénoménal de notre éducation, notamment suite à l’indexation salariale de l’an dernier qui a fait déraper toutes les prévisions, mais ce budget, c’est celui de 2023-2024. Avec ce que je viens de partager avec vous, le futur budget de notre éducation sera microscopique grâce à l’IA. La question à ce moment-là, ne sera plus le budget, mais de ce que l’on fera des enseignants et de leurs élèves. Et ça c’est la vraie question parlementaire que je n’ai entendue et vu nulle part. Ah si, j’oubliais, on parle d’écriture inclusive et de théorie de genre. Je ne dis pas qu’il ne faut pas aborder ces sujets, je dis juste comme l’a dit Jacques Chirac à propos du climat, « la maison brûle, et on regarde ailleurs ».

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