Le double paradoxe économique de la Saint-Valentin et des élections américaines

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Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Quel est le lien entre la Saint-Valentin et Biden ? Chacun réprésente un paradoxe économique.

La Saint Valentin est derrière nous et à en croire, les déclarations des commerçants et des restaurateurs, c’est carton plein. C’est en soi assez étonnant, vu que le nombre de célibataires dans les grandes villes comme Paris, Londres, New York ou même Bruxelles explose. Ce qui signifie que la Saint Valentin carbure plus quand on cherche à séduire que quand on a séduit comme l’indique avec humour Marc Fiorentino, commentateur boursier toujours avisé.

Mais le paradoxe n’est qu’apparent, les lecteurs des Maximes de Chamfort, je parle du philosophe et non de l’ancien chanteur, savent bien que c’est en cherchant l’amour qu’il nous fuit. Ou pour citer un autre penseur, Pasquier: « qui suit l’Amour, Amour le fuit, et qui fuit l’Amour, Amour le suit ». Rien de neuf sous le soleil, donc.

Même réflexion pour président sortant Joe Biden. Aux États-Unis, le président sortant a toujours une prime sur son rival lorsqu’il affiche un bon bilan économique. Il se trouve que c’est le cas pour Joe Biden. Son pays est en plein-emploi, l’inflation est en train de reculer, les États-Unis sont devenus non seulement indépendants sur le plan énergétique, mais ils sont aussi exportateurs d’hydrocarbures, et la guerre en Ukraine montre qu’ils sont les gendarmes du monde. D’ailleurs, si vous cherchez qui sera le gagnant de la guerre en Ukraine, ne cherchez plus, je vous donne la réponse : c’est l’industrie de l’armement américaine. Et pourquoi un Donald Trump menace de ne plus défendre les pays de l’OTAN qui n’ont pas des dépenses équivalentes à 2% de leurs PIB (ce qui est le cas de la Belgique et même de la France) ? He bien pour les forcer à s’armer un peu plus. Et comme l’industrie de l’armement européenne n’est pas encore à la hauteur, on va chercher ses armes aux États-Unis.

Pour en revenir à notre cher Joe Biden, malgré l’excellente tenue de son économie et des indices boursiers américains, malgré le fait que l’avenir de l’intelligence artificielle s’écrit aux États-Unis et nulle part ailleurs, malgré tout ça, les électeurs ne lui donnent pas le crédit de ces bonnes nouvelles. Une bonne partie d’entre eux, du moins selon les sondages actuels, estiment que Trump sera meilleur au niveau économique. On verra donc en novembre prochain, si la perception l’emportera sur la réalité des chiffres. Mais encore faut-il que, d’ici là, ce soit bien Biden qui sera face à Trump. La question est loin d’être rhétorique. Comme le fait remarquer Marc Fiorentino le plan du parti démocrate est de laisser Biden se représenter malgré son âge et sa fatigue de plus en plus apparente pour éviter un éparpillement des forces. L’idée est qu’après avoir été réélu, il cède la place à son vice-président ou vice-présidente. Mais manque de chance, la mémoire de Biden flanche tellement (il a encore confondu Macron avec Mitterrand  et l’Egypte avec le Mexique), que cela en devient gênant. Tellement gênant même que si cela ne s’arrange pas, les Démocrates risquent de perdre face à Trump. Un Trump qui tout en étant lui-même pas un perdreau de l’année n’est dans une forme physique olympique. À cette allure, Biden aura peut-être même oublié qu’il s’est représenté à la présidence des États-Unis. Trump bien qu’inculte devrait se souvenir de cette phrase de Napoléon : “N’interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur.” Et vous, vous en pensez quoi ? N’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires positifs ou négatifs sur mon compte LinkedIn.

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