Amid Faljaoui

Bientôt des voitures électriques à 25 000 euros, mais avec quelle autonomie?

S’il y a une règle qui se vérifie toujours dans l’histoire, c’est qu’il ne faut jamais désespérer du capitalisme. Pour la simple raison que le capitalisme n’est pas une idéologie, mais une manière de répondre aux besoins des consommateurs. Quitte, je le reconnais sans souci, à parfois créer artificiellement ces besoins.

Prenons le cas des voitures électriques. Aujourd’hui, elles sont réservées à une clientèle aisée, soucieuse certes de la planète, mais qui a les moyens de se payer une voiture dont le prix d’achat démarre souvent à 40.000 euros. Le résultat, aujourd’hui, la voiture est devenue un produit de luxe pour la majorité de la population. D’ailleurs, un récent sondage en France montrait que 68% de la population n’était pas prête  à mettre plus de 30.000 euros dans leur prochaine voiture (qu’elle soit électrique ou thermique). Cela rejoint le même constat en Belgique aussi puisque 90% des voitures électriques sont vendues comme voitures de sociétés, donc des voitures qui ne sont pas  détenues par des particuliers.

Et c’est là où j’en viens à l’agilité du capitalisme. Les constructeurs automobiles ont bien compris que l’argent se trouve dans le volume, mais à condition d’offrir un prix décent à la population, qui aura toujours besoin de mobilité. Et donc, coup sur coup, plusieurs constructeurs automobiles européens ont annoncé qu’ils seraient prêts d’ici 2024 ou 2025 à nous proposer des voitures électriques à 25.000 euros. Voilà pour la promesse. Mais comment y arriver ?

La question est importante, car la sanction est simple : si nos constructeurs automobiles n’arrivent pas à baisser le prix de leurs voitures électriques, le marché sera pris par les voitures chinoises, et il ne nous restera que nos yeux pour pleurer, car la casse sociale sera terrible. Parmi les méthodes employées pour réduire le prix de ces voitures électriques, il y a la fabrication de batteries moins chères. Comme vous le savez, la batterie représente parfois 40% du coût de la voiture, et l’une des manières de réduire ce coût, c’est de construire sa propre usine de batteries. Volkwagen et Stellantis suivent cette voie par exemple. L’autre piste pour diminuer les prix des voitures électriques, c’est de produire dans des pays à bas salaires comme l’Inde par exemple. Stellantis pourrait importer sa future Citroën CE3 électrique de l’Inde, mais l’Europe centrale est aussi une destination pour réduite les coûts. Une autre solution consiste aussi à mettre en place de nouvelles plateformes qui pourront être partagées entre plusieurs modèles de voitures.

Bref, vous l’avez compris, les constructeurs ne sont pas idiots, ils savent qu’il y a une attente de la population et ils font tout pour distribuer sur le marché, à horizon 2024 et 2025, des voitures électriques abordables. Mais il ne faut pas se faire d’illusion, avec un délai si court, c’est encore du marketing, dans le sens où les modèles proposés seront d’abord des voitures citadines avec des autonomies de batteries assez réduites de l’ordre de 200 à 320 kilomètres maximum. Pour des voitures d’entrée de gamme avec une autonomie d’un peu plus de 450 kilomètres, il faudra encore attendre quelques années de plus. En Égypte, mon pays de cœur, il y a de jolies affiches placardées sur tous les murs des administrations nous invitant à prendre notre mal en patience, avec la même phrase : « Dieu est avec les patients ». Mais je vous rassure les constructeurs automobiles seront plus rapides que l’administration, c’était la bonne nouvelle du jour.

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