Carte blanche
Y a-t-il vraiment un bon moment pour investir?
Il nous est tous arrivé de rater une belle opportunité. Nous regrettons alors et pensons : « Si seulement je l’avais fait ! »
En revanche, ceux qui ont sauté le pas ne connaissent pas ce genre de contrariété. Cela peut évidemment arriver aux investisseurs attentistes. Même quand le marché n’était pas attractif, ils peuvent regretter de ne pas avoir investi plus tôt parce qu’ils croyaient que ce n’était pas le bon moment. Mais y a-t-il seulement un bon moment pour investir ? Comment un tel moment se présente-t-il ? Et lorsqu’il est là, ose-t-on vraiment investir ? J’ai souvent expliqué comment les investisseurs devraient agir dans la situation actuelle. Je leur conseille de rester sur le marché et de couvrir leurs positions tant que cela reste abordable.
Le marché boursier peut sembler défavorable pendant un certain temps. C’est alors que de nombreux investisseurs passent à côté d’opportunités. Supposons qu’un investisseur soit sorti du marché chaque année pendant les dix pires journées boursières, et ce depuis 1990 : il obtiendrait un rendement annuel moyen de 40 % au lieu de 12 %. Mais si cet investisseur avait raté les dix meilleures journées en bourse sur la même période, sa perte annuelle moyenne serait d’environ 13 %. Le coût d’une erreur est très élevé pour ceux qui cherchent à prédire les mouvements du marché. Même les investisseurs relativement conservateurs ne doivent pas diminuer la part de leur portefeuille placée en bourse, à condition d’avoir une stratégie de couverture.
Le mois dernier, 99 % des sociétés cotées au S&P 500 ont publié leurs résultats. Les prévisions pour le premier trimestre tablaient sur une croissance nulle du chiffre d’affaires et une baisse du bénéfice par action de près de 5 %. En réalité, les ventes ont augmenté de 0,6 %. Les secteurs les plus performants ont été l’immobilier, les biens de consommation, les services d’utilité publique et les institutions financières. Ce résultat annonce le début d’un nouveau cycle économique, plutôt que la récession à laquelle tout le monde s’attend. Les perspectives commerciales pour cette année ont été relevées de 1 %, tandis que les bénéfices attendus sont en baisse de 4 % par rapport à l’année dernière. Cette mauvaise performance s’explique par l’augmentation des coûts due à l’inflation. Les résultats réels pourraient être meilleurs que prévu, car l’économie américaine montre de nombreux signes de reprise.
• L’inflation est passée de 4 % à 3 %, soit le même niveau qu’en mars 2021.
• L’indice ISM de l’industrie manufacturière a poursuivi sa chute entamée il y a huit mois, pour atteindre 46 points en juin. À titre de comparaison, le contraste est frappant avec l’indice du secteur des services, qui avoisine les 54 points et augmente depuis six mois.
• Le taux de chômage est tombé à 3,6 %.
• La croissance des salaires a dépassé le consensus à 4,4 % sur les 12 derniers mois.
Compte tenu de la situation économique actuelle, il est important de rester sur le marché. Les craintes quant au niveau élevé des cours et aux multiples surachetés de certains actifs peuvent être compensée en protégeant les positions. Même l’un des instruments les plus simples, le SPDR S&P 500 ETF Trust (SPY), offre la diversification dont vous avez besoin. Il est facile de se couvrir avec des options put ou des ETF inversés. Le rendement de près de 20 % depuis le début de l’année est impressionnant. Dans le contexte actuel, personne ne devrait regretter un investissement à long terme dans le S&P500.
Mais surtout : n’attendez pas le bon moment, il ne viendra peut-être jamais…
Timur Turlov, CEO de Freedom Holding Corp.
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