Carte blanche
Quand avez-vous mis les pieds dans un magasin de vêtements, plutôt que de commander en ligne?
Il y a vingt ans, personne n’aurait cru que nous achèterions un jour un pantalon ou une robe sur Internet. Aujourd’hui, presque tout le monde le fait. Et ce n’est pas la seule crise qui secoue ce secteur. Comment l’automatisation des entrepôts peut-elle aider relever ces défis ?
L’incroyable popularité de l’e-commerce n’a épargné aucun secteur économique. Elle a notamment entraîné la fermeture de nombreux magasins physiques, ce qui a eu d’énormes répercussions sur la logistique. Soudain, ce ne sont plus les points de vente qui doivent être approvisionnés, mais les clients eux-mêmes. Au lieu d’une opération raisonnablement facile à planifier, à la fois prévisible et reproductible, il y a désormais un dédale de commandes, de déplacements et de livraisons à traiter, qui changent de jour en jour. Et au passage, est-ce que tout cela peut être fait pour demain ? Car même si vous avez passé commande la veille au soir, vous aimeriez bien recevoir vos articles sur le pas de votre porte le lendemain, n’est-ce pas ?
Des périodes de pointe variables
Le succès de l’e-commerce exerce une pression énorme sur les entrepôts et les centres de distribution. Alors même qu’ils sont déjà en difficulté à cause d’une autre évolution économique qui touche le secteur : la grave pénurie de main-d’œuvre. Les bons travailleurs sont extrêmement difficiles à trouver et, pire encore, une fois que vous les avez engagés et formés, ils partent vite. Dans le secteur de l’habillement, ce phénomène est particulièrement marqué pendant la haute saison – en gros, la période allant du Black Friday à la fin de l’année – et, bien sûr, pendant les soldes au début de l’été. Il faut alors traiter une montagne de commandes, ce qui nécessite du personnel supplémentaire, qui est extrêmement difficile à trouver. Et une fois que vous avez les employés nécessaires, il faut les former à temps.
L’automatisation est donc incontournable pour les entrepôts qui n’ont pas encore franchi ce pas. Un système robotique de pointe augmente la vitesse et souvent la précision avec laquelle les commandes peuvent être traitées, comblant ainsi toutes les attentes des consommateurs. Chez Exotec, nous permettons en outre à nos clients d’ajouter temporairement des robots à l’installation existante pendant les pics d’activité. Cette mise à l’échelle simple s’adapte aussi bien aux hautes saisons qu’aux périodes plus calmes de l’année, de sorte qu’il est possible de tourner toujours à pleine capacité.
Jongler avec les UGS
Les articles saisonniers des marques de vêtements posent un autre défi logistique. Il n’y a plus seulement les bonnes vieilles collections d’été et d’hiver, mais toute une série de collections qui sortent consécutivement au cours de l’année. Peu de temps après leur lancement, elles ne se vendent plus, car la prochaine collection ou la nouvelle mode se profile déjà. Il y a donc un risque que les invendus s’accumulent dans l’entrepôt. Ainsi, comme dans le secteur alimentaire, certains produits ont une « date de péremption », ce qui ne facilite pas l’organisation de l’entrepôt.
Pour compliquer le tout, la vogue de la personnalisation a fait son apparition. Le comportement des consommateurs semble assez contradictoire : d’une part ils veulent ce que tout le monde a (ou du moins les personnes qui comptent pour eux) mais, d’autre part, ils désirent aussi être uniques et posséder quelque chose de rare. C’est particulièrement visible dans le secteur automobile, mais aussi dans celui de l’habillement. Toutefois, s’il faut ajouter un détail à un vêtement pour le rendre unique, ce dernier doit sortir de l’entrepôt encore plus vite. Dans d’autres cas, on observe une collaboration plus étroite entre l’entrepôt et l’usine de production pour faire de pièces uniques une UGS à part, qui suit ensuite un itinéraire propre lors du traitement de la commande. Il semble presque impossible de coordonner tout cela efficacement, mais le logiciel qui contrôle les robots et les stations de préparation des commandes peut relever ce défi.
Les retours tuent les profits
Bien entendu, il ne faut pas oublier un des plus grands défis auxquels presque toutes les organisations d’e-commerce sont confrontées : les retours. On estime que dans le secteur de l’habillement, environ 30 % de tous les articles vendus en ligne sont retournés. S’ils ne sont pas gérés correctement, ces retours sont un véritable gouffre financier. Heureusement, une approche omnicanale permet de résoudre ce problème. En effet, vous pouvez suggérer au client de retourner l’article dans un magasin physique et éventuellement de l’échanger contre un autre vêtement. Avec un peu de chance, le client optera pour un article plus cher – ou en ajoutera un –, ce qui vous permettra de réaliser un bénéfice supplémentaire.
L’habitude de renvoyer fréquemment les vêtements achetés se heurte curieusement à une autre demande des consommateurs : celle faite aux fabricants et aux fournisseurs de travailler de manière durable. Étant donné que la réutilisation et le recyclage ne sont pas évidents dans le secteur de l’habillement, la seule façon de marquer des points en termes de durabilité est de gérer le transport aussi efficacement que possible. Par chance, grâce à des entrepôts bien structurés et à l’utilisation de l’IA, les déplacements peuvent être réduits au strict minimum.
Par Wim Vermeir, expert en automatisation des entrepôts chez Exotec
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