Carte blanche
C’est faux, de dire que tous les Ucclois sont des fils à papa
Lorsqu’on évoque la commune d’Uccle, l’image qui vient souvent à l’esprit est celle des avenues bordées de villas, des familles fortunées, et une population globalement privilégiée, ou le terme “fils à papa” pourrait s’appliquer à tous. Cependant, réduire cette commune bruxelloise à une enclave de riches héritiers serait une erreur.
Derrière cette façade se cachent des réalités bien plus complexes, marquées par des inégalités de revenus, un accès limité au logement, et des défis économiques tels que le chômage des jeunes et celui des femmes éduquées.
Pour une commune comme Uccle, reconnue pour sa richesse, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques progressistes et inclusives afin de garantir que chaque habitant ait une chance réelle de réussir.
Le chômage des jeunes, une bombe à retardement
Le chômage des jeunes est un problème majeur à Uccle, comme dans le reste de la Belgique. Malgré un bon niveau d’éducation, beaucoup de jeunes peinent à trouver un emploi stable, correspondant à leurs compétences. Cela s’explique en partie par un manque d’adéquation entre les formations disponibles et les besoins du marché du travail. En effet, certains secteurs sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, tels que la construction, les soins de santé, et les technologies de l’information. Ces métiers sont souvent mal connus ou dévalorisés, alors qu’ils offrent des perspectives d’emploi stables et gratifiantes.
Plus d’une centaine de métiers en pénurie en Belgique : des opportunités à exploiter
Pour répondre à cette problématique, il est crucial de réorienter une partie de l’offre éducative vers les métiers en pénurie. La maison d’emploi et l’ALE (Agence Locale pour l’Emploi) peuvent jouer un rôle majeur dans cette transition. Ils devraient intensifier leurs efforts pour informer et orienter les jeunes vers ces secteurs, en promouvant des programmes de formation en alternance et des stages en entreprise. Les écoles et centres de formation d’Uccle et Bruxelles devraient proposer des cursus orientés vers les métiers en demande, avec un accent particulier sur l’apprentissage en alternance et les partenariats avec les entreprises. Et en tandem, Actiris et les ALE devraient multiplier les initiatives pour rapprocher les jeunes et les demandeurs d’emploi des secteurs en pénurie, en mettant l’accent sur les formations en alternance et les stages, mais aussi dans le mentorat.
Trop de femmes hautement qualifiée au chômage : un potentiel sous-exploité
Un autre défi de taille pour Uccle est le chômage des femmes, particulièrement celles qui sont diplômées et d’un certain âge. Ces femmes, malgré leurs compétences et leurs expériences, se retrouvent souvent exclues du marché du travail en raison de discriminations liées à l’âge et au genre. Cette situation est non seulement injuste, mais aussi économiquement inefficace. Pour remédier à cette situation, il est crucial de mettre en place des politiques et programmes ciblés, tels que des programmes de mentorat, des formations continues adaptées, et des incitants fiscaux pour les entreprises qui embauchent des femmes de plus de 45 ans et pour les ALE, d’introduire une politique d’augmentation du plafond de revenus autorisés pour les prestataires de tels profils. Des incitants à l’entrepreneuriat féminin, sont aussi nécessaires pour permettre aux femmes de lancer leur propre entreprise.
Une vision pour l’avenir
Uccle, loin de l’image stéréotypée de bastion de l’élite, est une commune aux multiples visages, confrontée à des défis importants. En adoptant une politique résolument progressiste, tournée vers l’équilibre et la cohésion sociale, Uccle continuera à être un modèle pour les autres communes bruxelloises, où tout le monde ne sont pas des fils à papa mais où chacun a l’opportunité de poursuivre et d’atteindre une qualité de vie exceptionnelle s’ils le souhaitent.
Par Nima HAIRY, Président de l’Agence Locale pour l’Emploi d’Uccle.
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