Amid Faljaoui

221 jours sans gouvernement : une réalité qui coûte cher !

221 jours. C’est le temps écoulé depuis les dernières élections fédérales en Belgique. Et toujours pas de gouvernement.

Pourtant, ce n’est pas une première. En 2010-2011, la Belgique avait tenu 541 jours sans gouvernement, un record mondial qui avait transformé le pays en curiosité internationale. Concours de barbes chez les politiciens, humour médiatique : à l’époque, on en riait (jaune). Aujourd’hui, ce n’est plus drôle.

Les chiffres sont alarmants. Selon certains politologues, la Belgique a passé un quart des 20 dernières années sans gouvernement de plein exercice. Vous avez bien lu : 25 % du temps sans pilote dans l’avion. Imaginez une entreprise dans cette situation. Qui accepterait ça ?

Mais ce n’est pas tout. Ce blocage coûte très cher : 1.117 euros par seconde. Une addition salée, sans parler de la dette publique qui enfle et des réformes qui stagnent. Pendant ce temps, les Belges… patientent.

Que faire pour sortir de ce cercle vicieux ?

Certaines idées circulent, chacune avec ses avantages et ses inconvénients :

  • Taper au portefeuille des partis. Réduire la dotation publique versée aux partis politiques si les négociations s’éternisent. Après tout, quand un travailleur ne remplit pas sa mission, il n’est pas payé, non ? Mais cette méthode risquerait de pénaliser aussi les partis d’opposition, même ceux qui ne participent pas aux blocages. Ironique, quand on sait que ces mêmes partis prônent souvent des restrictions sur les allocations de chômage pour pousser les citoyens à travailler.
  • Retour aux urnes. Organiser de nouvelles élections si aucun gouvernement n’est formé après 6 mois. Une pression forte, certes, mais risquée. Certains partis pourraient jouer la montre pour tenter d’améliorer leur score, plongeant encore plus le pays dans l’instabilité.
  • Faciliter les gouvernements minoritaires. Abaisser le seuil de confiance nécessaire pour former un gouvernement : 50 % après trois mois, puis 45 %, voire 40 % après six mois. Une idée séduisante sur le papier, mais une fois en place, comment faire voter les lois avec une majorité aussi fragile ?

    Pas de solution miracle.

    Ces options montrent bien qu’il n’y a pas de baguette magique. Mais continuer à accepter l’ingouvernabilité comme une normalité, c’est prendre un risque dangereux pour l’avenir du pays.

    Et là, une citation de Michel Audiard me revient en tête : « La police, c’est comme la Sainte Vierge : si elle n’apparaît pas de temps en temps, le doute s’installe. » Remplacez “police” par “gouvernement belge” et vous avez le résumé parfait.

    Alors, combien de jours encore avant qu’un gouvernement se forme ? Le compteur tourne… et avec lui, la facture.

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