Un marché volatil en ce début d’année : voici le type de fonds qui se sont distingués (et pourquoi)

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Les gestionnaires qui de fonds qui misent sur les algorithmes pour repérer des tendances sur le marché mènent la danse en ce début d’année. La grande volatilité et disparité entre les actifs favoriserait ce type d’approche.

Les mouvements, volatils et différents selon les marchés, régions et secteurs,, en ce début d’année en bourse, profitent plus à certains fonds que d’autres. Et ceux qui se distinguent, ce sont surtout les fonds “systématiques”, rapporte Reuters.

Mais de quoi s’agit-il ? Ce sont des fonds dans lesquels les gestionnaires utilisent des données, des algorithmes et du code informatique pour déterminer si les transactions qu’ils font peuvent devenir des tendances de marché, en résumé. Ces fonds sont ainsi également appelés “fonds de tendance”.

Sur les deux premiers mois de l’année, ces fonds ont eu un rendement moyen de 9%. C’est bien plus que les 2,6% de rendement moyen du secteur plus large des hedge funds, ou fonds spéculatifs, retrace Barclay’s. “Leur succès reflète la volatilité des marchés et la façon dont les augures varient à l’échelle mondiale”, selon la banque, relayée par Reuters. Selon un rapport de Société Générale, ce sont les fonds qui ont pris le plus de risque qui affichent la meilleure performance sur les deux ou trois premiers mois de l’année.

Grande disparité

Les bourses du monde ne tirent pas toutes sur la même corde. Le S&P 500 par exemple est en hausse de 10% sur l’année, l’Euro Stoxx 600 de 6% (contre 11% pour l’Euro Stoxx 50), le CSI 300 de Shanghai de 4% et le Nikkei 225 japonais de plus de 21%. C’est une disparité élevée, plus forte que ce qu’elle était avant la pandémie et les chocs économiques qui ont suivi.

Sur le marché des matières premières aussi, les chiffres vont dans des directions opposées. Le cacao est l’exemple le plus flagrant de volatilité : il dépasse les 9.000 dollars la tonne à la bourse de New York. En début du mois, il était encore à 7.000 dollars et à 4.000 en début d’année. Une hausse folle, inégalée sur le marché. D’autres matières premières sont cependant en hausse aussi, comme l’uranium, le café ou l’huile d’olive. Le prix des céréales, tout comme l’indice des aliments de la FAO (Nations unies), sont en baisse.

Environnement favorable pour les fonds

“La diversité des performances entre les régions et les actifs est une bonne chose pour ces fonds qui bénéficient de la disparité des marchés”, explique Michael Oliver Weinberg, professeur à la Columbia Business School et investisseur dans des fonds spéculatifs, à Reuters. “C’est un marché idéal pour les gestionnaires systématiques, car ils sont généralement à la fois long et short“. Par short, on entend qu’un investisseur parie que le cours va baisser, et par long qu’il parie qu’elle va monter.

“En 2023, les positions surabondantes sur les “Sept Magnifiques”, les valeurs technologiques américaines, ont rapporté la majeure partie de l’argent au secteur des fonds spéculatifs, alors que la forte divergence entre les actions, les obligations et les matières premières cette année a créé l’environnement idéal pour ces types de stratégies spécifiques”, compare-t-il encore.

“Ce qui rend cet environnement macroéconomique si constructif, c’est qu’il existe de multiples sources d’instabilité qui déterminent la formation des tendances, qu’il s’agisse des effets d’El Niño (phénomène climatique qui impacte la production de cacao et de café, NDLR), de la normalisation des taux d’intérêt ou de l’aggravation des risques géopolitiques”, explique Aspect Capital.

Les astres semblent donc alignés pour les investisseurs qui se fient aux fonds systématiques. De l’autre côté, l’environnement est devenu moins lisible pour les gestionnaires de portefeuilles qui n’utilisent pas les data, les algorithmes et les modèles qu’ils génèrent.

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