Série ” Made in France ” : le luxe (1/5)

Les élections législatives ont de nouveau braqué les projecteurs sur la France où le nouveau président entend soutenir le Made in France. Si les industries qui se portent bien outre-Quiévrain ne sont pas nombreuses, le luxe constitue une exception particulièrement rentable.

Le luxe en France est incarné par le leader mondial du secteur, le groupe LVMH bâti à coups de fusions et acquisitions. LVMH a en effet été créé en 1987 par le rapprochement de Louis Vuitton et de Moët Hennessy sous l’égide de Bernard Arnault, PDG et premier actionnaire du groupe.

LVMH emploie plus de 20 000 personnes en France et 100 000 dans le monde. L’hexagone ne représente par contre qu’à peine un peu plus d’un dixième des ventes (malgré l’apport des touristes visitant les boutiques de luxe parisiennes) contre 35% pour l’Asie qui est devenue l’année dernière le principal continent débouché pour le leader mondial du luxe. La Chine a évidemment largement contribué à la croissance asiatique (ventes en hausse de 35% en 2011). L’empire du Milieu devrait même devenir le premier consommateur de luxe dans les années à venir devant les États-Unis.

Cette dépendance à l’Asie ne distingue toutefois pas LVMH de ses concurrents. La principale caractéristique du groupe dirigé par Bernard Arnault est qu’il est actif dans à peu près tous les segments du secteur du luxe : champagne & spiritueux, mode & accessoires, parfums & cosmétiques, montres & joailleries, distribution spécialisée. Le principal atout de LVMH est son riche portefeuille de marques comptant pas moins de 60 noms prestigieux : Louis Vuitton, Donna Karan, Kenzo, Dior, Guerlain, TAGHeuer, Bulgari, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Hennessy, Château d’Yquem, etc. Ce portefeuille de marques développé par le rachat de plus petits acteurs du secteur (dont Bulgari l’année dernière, tentative de reprise de Hermès) constitue également la meilleure protection de LVMH contre le développement d’acteurs locaux dans les pays émergents, ce dont souffre notamment des groupes comme Nestlé ou Danone.

En Bourse, LVMH n’est pas bon marché (17 fois le bénéfice prévu pour cette année) mais il ne l’a quasiment jamais été, ce qui ne l’a pas empêché de se distinguer en Bourse ces 10 dernières années. Les multiples de valorisation élevés se justifient par la forte croissance, tirée par l’Asie mais également supérieure à la moyenne dans les pays occidentaux, ainsi que par la rentabilité élevée avec une marge opérationnelle de 22%.

Cédric Boitte

www.AccioZ.be

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