Une réforme budgétairement serrée, mais ciblée : plus de net pour ceux qui travaillent, entreprennent ou élèvent une famille. L’Arizona parvient à s’entendre sur une réforme fiscale dans le cadre de l’accord d’été.
Le gouvernement fédéral a trouvé un terrain d’entente sur une réforme fiscale. Cette réforme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026, s’étalera progressivement jusqu’en 2029. Malgré une situation budgétaire contraignante, l’exécutif est parvenu à baisser la fiscalité sur le travail. Avec plusieurs centaines d’euros par an à la clé.
« Travailler, c’est contribuer, et cela fait tourner notre économie. Le travail est aussi la meilleure assurance contre la pauvreté », a souligné le ministre des Finances Jan Jambon (N-VA). Le gouvernement dit vouloir opérer un tournant vers une fiscalité incitative à l’emploi, à l’activité économique et à la responsabilisation.
Ce qui change concrètement pour les travailleurs
● Hausse de la quotité exemptée d’impôt
Le seuil de revenus non imposés passera de 10.910 € à 15.300 € d’ici 2029, avec une première étape dès 2026. Une mesure qui bénéficiera particulièrement aux revenus faibles et moyens, en augmentant leur net à payer. A son rythme de croisière, en 2029, le revenu net du travailleur augmentera de 1.097,50 euros par an.
● Réduction de la CSSS pour les isolés
La Cotisation Spéciale de Sécurité Sociale (CSSS), instaurée en 1994, sera réformée. Un travailleur isolé pourra ainsi gagner jusqu’à 365 € nets supplémentaires par an.
● Un bonus à l’emploi plus généreux
Les bas salaires verront leur bonus à l’emploi significativement augmenter. À terme, le salaire brut sera équivalent au net pour le salaire minimum.
Les familles actives soutenues
● Majoration de l’avantage fiscal pour enfants à charge
Le montant de la majoration pour le premier enfant passera de 1.980 € à 2.650 € d’ici 2029, soit une augmentation de 33 %. L’objectif, par la suite, sera de tendre vers une égalité fiscale entre tous les enfants, quel que soit leur ordre de naissance. Autrement dit, il n’y aura plus de progressivité de la majoration à chaque enfant.
● Soutien accru pour les revenus complémentaires
Une réforme des heures supplémentaires permettra à chacun de gagner un revenu complémentaire de manière simplifiée et avantageuse : un régime général de 180 heures supplémentaires fiscalement attractives sera mis en place, avec réduction de charges pour l’employeur et crédit d’impôt pour le salarié.
Les retraités actifs et les indépendants mieux considérés
● Fiscalité allégée pour les retraités actifs
Les pensionnés qui choisissent de continuer à travailler ne seront plus taxés à des taux progressifs allant jusqu’à 50 %, mais à un taux forfaitaire plafonné à 33 %.
● Des incitants pour les indépendants
Les indépendants sans société bénéficieront d’une déduction d’entrepreneur de 650 € portée à 900 € en 2029. En parallèle, le crédit d’impôt pour les indépendants avait déjà été doublé, passant de 3.750 € à 7.500 €.
Autre mesure de soutien : la suppression de la majoration d’impôt pour absence de versements anticipés, permettant une meilleure gestion de trésorerie et davantage de latitude d’investissement.
Droits d’auteur
● Exonération pour ventes en ligne occasionnelles
Une « exonération Vinted » sera instaurée : les ventes occasionnelles en ligne, comme la revente de vêtements d’enfants, seront exonérées jusqu’à 2.000 € par an, écartant ainsi tout risque d’imposition à 33 %.
● Retour des droits d’auteur dans l’IT
Les droits d’auteur seront à nouveau autorisés dans le secteur informatique, conformément à l’accord de gouvernement, un signal fort aux freelances du numérique.
Des mesures correctives
Pour contrebalancer ces allègements fiscaux, le gouvernement introduit plusieurs mesures de correction :
- La rémunération minimale des dirigeants d’entreprise passera de 45.000 à 50.000 € (avec indexation automatique).
- La règle des 20 % limitera les avantages en nature (voiture, logement, etc.) : au-delà de 20 % de la rémunération brute, une taxe distincte de 7,5 % s’appliquera dès 2026 pour les salariés.
- Le quotient conjugal sera progressivement supprimé d’ici 2029 pour les non-retraités et très lentement pour les retraités (extinction sur 20 ans).
- Enfin, la réduction d’impôt sur les allocations de chômage sera supprimée, et le revenu d’intégration (CPAS) deviendra imposable, pour assurer un traitement fiscal égal des revenus.
Un coût de 4,4 milliards
Le coût global de la réforme est estimé à 4,4 milliards d’euros en 2029, auquel s’ajoutent près de 400 millions de mesures compensatoires destinées à simplifier et renforcer la logique d’activation.
On est donc sur une réforme de plus petite ampleur que celle qui était portée par l’ancien ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (cd&v), sous la précédente législature, et qui était de 10 milliards d’euros. Mais la Vivaldi n’est jamais parvenue à un accord, au contraire de l’Arizona.
On reste toutefois loin des 500 euros par mois annoncés par certains partis en campagne.