Quatre signes qui montrent que vous souffrez d’angoisse financière
Avec l’inflation, de plus en plus gens paniquent, parfois sans raisons, à propos de leurs finances. Un stress particulièrement vicieux et qui nuit à la santé mentale. Comment s’y prendre pour être zen financièrement?
Tout le monde, ou presque, s’inquiète pour ses finances. C’est même l’une des sources d’inquiétude la plus courante une fois adulte. Il ne faut cependant pas confondre le stress financier, qui consiste à ne pas avoir assez d’argent pour une chose précise, et l’anxiété financière. Celle-ci se distingue par le fait qu’il s’agit d’un sentiment diffus et non lié à des facteurs tangibles ou quantifiables. Pour les personnes qui souffrent d’anxiété financière, le simple fait de penser à l’argent ou de prendre des décisions financières est source d’angoisse. Tout comme le fait de ne pas savoir ce qui les attend d’un point de vue financier ou ne pas être parvenu au niveau financier souhaité. Tout le monde peut donc en souffrir. Peu importe l’argent que l’on a sur son compte ou son statut social, précise la BBC . D’autant plus que le sentiment d’angoisse est encore exacerbé par des biais cognitifs qui font que l’on associe perte d’argent à une déchéance totale ou un dénuement le plus complet. Et autant dire que l’inflation et l’insécurité financière n’ont rien arrangé. Le chômage étant en baisse, l’insécurité est cependant aujourd’hui moins nourrie par la perte éventuelle d’un emploi que par la crainte qu’un salaire ne suffise pas toujours à couvrir tous les frais.
Un sentiment de honte
Cette anxiété est aussi souvent associée à un sentiment de honte. Parler d’argent reste encore trop souvent mal vu. Et c’est d’autant plus vrai s’il s’agit de problème d’argent. Ce qui fait que cette angoisse est cachée, voire tabou. Dans le pire des cas, cette angoisse peut même entraîner des comportements déviants. Comme le fait de jouer à des jeux de hasard pour tenter de trouver une autre source de revenus ou encourager les addictions.
Cette anxiété peut donc vite être un véritable poison pour la santé mentale, mais aussi rendre littéralement malade. Le corps est en tension permanente ce qui peut donner des maux de tête et de ventre, même si l’on a pas conscience d’être stressé. Cela peut aussi perturber le fonctionnement du lobe frontal et le cortex préfrontal. Deux parties du cerveau qui permettent de résoudre de problèmes, de planifier ou encore de se concentrer et de mieux contrôler les impulsions. L’anxiété financière pousse donc aussi à prendre des décisions impulsives qui manquent de clairvoyance.
Ce stress est d’autant plus contre-productif qu’il empêche d’aller de l’avant. Cette angoisse peut en effet réduire les chances de promotions ou de trouver un meilleur emploi. Elle peut aussi lourdement peser sur les relations personnelles puisque les soucis d’argent sont une des principales sources de divorce. Or le divorce est souvent synonyme d’appauvrissement.
Quatre comportements à surveiller
L’autruche
De façon peut-être inattendue, l’évitement peut être une manifestation de cette anxiété. Ne rien savoir de vos finances ni de vos dépenses, fait de votre santé financière une variable inconnue. Faire l’autruche en n’allant, par exemple, jamais voir l’état de vos comptes n’est peut-être pas juste que de la nonchalance. C’est peut-être aussi un symptôme d’angoisse. Un comportement qui a des conséquences directes. Lorsqu’on néglige son compte bancaire, rate des payements ou gère mal certaines responsabilités financières, cela entraîne le plus souvent des frais supplémentaires et surtout inutiles au fil des années. Cela empêche aussi de faire des placements indispensables pour atteindre des objectifs à long terme.
Pour contourner le problème, et s’attaquer à ce qui peut sembler de prime abord insurmontable, le conseil est d’agir par étape. On fait un peu chaque fois et peu chaque jour. Automatiser un maximum de payement et de cotisation est une autre solution. Mais la première étape est tout simplement la prise de conscience.
Flamber
Les dépenses inconsidérées sont souvent associées à un manque de contrôle de ses impulsions. Elles sont la matérialisation d’une recherche de gratification instantanée pour soulager une émotion négative (ennui, fatigue ou solitude). Elles ne doivent pas toujours être un problème, mais le sont lorsqu’elles deviennent un réflexe. L’engrenage vers le surendettement peut rapidement être mis en branle.
Pour limiter vos pulsions, il est préférable d’examiner le pourquoi et pas seulement le côté financier. Vous pouvez aussi fixer des règles du genre “pas d’achat en soirée” ou de “n’acheter qu’après avoir économisé une certaine somme”. Évitez aussi les réseaux sociaux, terreaux fertiles aux envies les plus irréalistes.
Cachottier
Mentir sur l’argent qu’on gagne, sur le montant de ses dettes ou encore sur le montant de son épargne peut être un autre symptôme d’une angoisse financière. Le mensonge peut être un signe d’un manque de confiance ou pour cacher une dépendance. Ce manque d’honnêteté peut être particulièrement mal vécu au sein du couple.
Épargner de façon excessive
Enfin trop vouloir épargner doit aussi inquiéter. Cette soif d’épargne peut devenir un problème si cela prend le dessus sur le reste. Comme souvent l’excès nuit en tout. Quand on dépense très peu pour se faire plaisir, on finit par nuire à sa qualité de vie. Mieux savoir ce qui rentre comme fonds et ce qui sort permet d’y voir plus clair et d’atténuer une partie de son anxiété.
Chercher de l’aide
Les problèmes d’argent et l’anxiété financière se résolvent rarement d’eux-mêmes. Surtout si la seconde se rajoute aux premiers, la situation peut vite devenir inextricable. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à demander de l’aide d’un professionnel pour en sortir.
Et s’il est toujours utile de réfléchir à ses modes d’épargne, plus que des conseils en matière de budget, il faut souvent creuser dans les causes qui sont à l’origine de cette relation compliquée avec l’argent. Elles sont en effet souvent psychologiques ou familiales. Ainsi il est probable que vous ayez hérité de cette peur de vos parents. Ou encore que l’argent n’est que l’objet sur lequel vous avez projeté d’autres problèmes.
Enfin, prendre davantage conscience de sa situation financière et de l’idée qu’on en a peut se révéler très libérateur. On notera néanmoins qu’il y a une différence entre le stress d’avoir du mal à joindre les deux bouts et être réellement démunis. Pour ces dernières personnes, au stress s’ajoute encore le fait que leurs besoins élémentaires tels que logement, nourriture ou encore soins ne sont pas satisfaits.
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