Tournée Minérale: pourquoi les boissons sans alcool sont-elles aussi chères que les boissons alcoolisées?

Les mocktails, pas moins chers que les cocktails.

Après le “Dry January” d’après fêtes, place à la Tournée Minérale, la campagne annuelle encourageant les participants à renoncer à la consommation d’alcool pendant tout le mois de février. Les consommateurs ne doivent toutefois pas espérer faire des économies en se tournant vers les boissons 0% dont les prix sont quasiment identiques aux boissons avec alcool. 

La Tournée Minérale débute ce 1er février. La campagne annuelle est une initiative de la Fondation contre le Cancer et la Fondation Roi Baudouin afin de sensibiliser la population aux risques liés à la consommation excessive d’alcool et d’encourager les gens à adopter un mode de vie plus sain en renonçant à l’alcool pendant tout le mois de février.  

Si la plupart des boissons alcoolisées coûtent plus cher que les softs, les nouvelles gammes de boissons non-alcoolisées, ou désalcoolisées, ne permettront pas vraiment aux participants au challenge de faire des économies. Le prix de ces nouvelles boissons hype est en effet presque équivalent à celui des boissons avec alcool.  

Pourtant, ces breuvages ne sont pas soumis aux mêmes taxes et mêmes accises. La TVA est de seulement 6%, contre 21% pour les versions alcoolisées. Bien que le marketing puisse contribuer aux prix élevés, d’autres facteurs plus rationnels entrent également en jeu.

Une production lente et plus complexe 

Créer un spiritueux sans alcool de qualité prend en réalité du temps en recherche et développement, parfois plusieurs années selon les concepteurs. Le produit est complexe et assez coûteux à produire. Le processus est beaucoup plus lent pour produire un gin sans alcool, par exemple. For Georges, site spécialisé dans la mise en avant des vins, spiritueux et cocktails, évoque encore comme justification à ces prix élevés, dans un article de nos confrères du Vif Weekendla quantité plus importante de plantes nécessaires à la fabrication des spiritueux 0%. Mais, aussi l’assainissement plus important nécessaire pour que les microbes ne s’invitent pas dans les flacons. L’eau, contrairement à l’alcool, n’étant pas pourvue de vertus désinfectantes naturelles.  

Ces tarifs ne freinent pourtant pas les consommateurs. D’après les estimations de l’institut britannique Drinks Market Analysis, le marché des spiritueux 0% devrait croître de 8 % par an d’ici à 2025. Contre 0.7% par an seulement pour l’alcool « classique ».  

Le “nolo”, une tendance du marché 

Le nolo (no alcohol, l’abstinence, ou low alcohol by volume, la modération) dans les boissons, est devenu une véritable tendance du marché. Le changement du profil du consommateur a largement aidé au développement du secteur des boissons sans alcool. Celui-ci a évolué avec la santé comme préoccupation principale. Par exemple, l’entreprise Univers Drinks, qui produit les marques Night Orient et Vendôme Mademoiselle, a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires de 40% lors de la crise sanitaire

Selon l’institut International Wine and Spirit Research (IWSR), le marché des boissons non alcoolisées ou à faible teneur en alcool (maximum 0,5%) a fortement augmenté ces dernières années : évalué à 8 milliards de dollars en 2018, le « no-low » a bondi à 11 milliards de dollars en 2022. L’IWSR table sur une croissance de 7% pour ce segment de niche des bières, vins et bulles sans alcool au cours des quatre prochaines années, contre un seul petit 1% pour les alcools classiques.  

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