Pourquoi avril a été un mauvais mois à la bourse, et ce que cela dit pour les investisseurs

Des traders à la bourse de New York. (Photo by Spencer Platt/Getty Images) © Getty Images

Euro Stoxx 50, S&P 500, Nikkei 225… les différentes bourses du monde terminent le mois d’avril dans le rouge, après de longs mois de hausses. Comment l’expliquer ? Et comment les investisseurs peuvent-ils réagir ?

Après un début d’année fulgurant, les bourses ont rechuté en avril. Pourquoi cette inversion de tendance, se demande Gilles Coens, head of product auprès de la banque MeDirect, dans un bilan mensuel. Et pourquoi est-ce que ce sont justement les actions qui chutent sont celles qui avaient le plus gagné ?

Pour l’expert, différentes raisons peuvent expliquer cette rechute. D’abord, il y a le fait que mai est généralement un mois propice aux ventes : les investisseurs revendent leurs titres en engrangeant la valeur prise, avant l’été, et se remettent en selle après cette période. “Sell in may and go away”, comme le veut le dicton boursier. Ce phénomène de vente aurait donc eu lieu en avril, cette année. C’est que les cours étaient en hausse depuis octobre, de quoi visiblement motiver les investisseurs à écrémer les gains observés ces derniers mois.

Avril dans le rouge

A part une hausse du Hang Seng de Hong Kong (+4,9% sur tout le mois d’avril), les principales bourses sont en rouge sur (tout) le mois d’avril. Image : MeDirect, via Google Finance.

Le rallye en cours depuis l’automne a donc calé en avril. Pourquoi les investisseurs ont-ils jugé que c’était le moment opportun de vendre, malgré de bons résultats de la part des entreprises cotées ? Coens indique plusieurs raisons à cela, qui ont plus ou moins eu lieu en même temps.

  • Le conflit entre Israël et la Palestine et surtout les attaques entre Israël et l’Iran, qui ont eu lieu début avril.
  • La hausse des prix de l’énergie sur le mois d’avril.
  • Le changement de cap du marché par rapport aux baisses de taux aux Etats-Unis. Elles auraient finalement lieu plus tard et seraient moins importantes que ce qui était prévu plus tôt dans l’année, et ces estimations antérieures étaient un des moteurs de la hausse des cours.
  • La baisse des transactions immobilières, notamment aux Etats-Unis.
  • La hausse des valeurs des actions, dont certaines étaient “excessivement chères”.

Autre fait notoire dans cette rechute observée en avril : ce sont les actions qui avaient le plus gagné en valeur qui glissent le plus. “Les arbres hauts attrapent le plus de vent”, métaphorise l’expert. “Par conséquent, lorsque les investisseurs prennent leurs bénéfices, il faut s’attendre à ce que ces entreprises soient les premières à subir une correction.”

Il donne notamment l’exemple de Nvidia, qui a perdu 16,30% entre son pic fin mars et la publication de la note, après avoir gagné 135% en six mois. Des hausses importantes, autant pour les cours que pour les bénéfices, comportent des risques. “Les derniers résultats trimestriels de NVIDIA sont impressionnants. Cela crée des attentes élevées pour l’avenir. Et la moindre déception crée de la volatilité”, met en garde Coens.

Comment réagir ?

Mais tout n’est pas forcément négatif. L’expert souligne qu’il y a des lueurs d’espoir, comme la résilience des consommateurs et de l’économie américaine, la baisse des taux très probable en Europe en juin et le fait que l’économie chinoise fasse mieux que prévu.

Pour lui, ce serait donc actuellement un bon moment pour entrer dans le jeu. “Le récent repli des marchés boursiers a déjà entraîné une baisse des valorisations. Par conséquent, des actions présentant des valeurs attrayantes sont certainement disponibles aujourd’hui. Pour les investisseurs en actions, les investisseurs en ETF et les investisseurs en fonds, il peut être intéressant d’examiner de plus près certaines opportunités.”

Mais il souligne aussi que dans l’absolu, il ne faut pas toujours attendre les baisses pour acheter, qu’il ne faut pas toujours se fier aux dictons boursiers, du moins en tant que stratégie principale, et qu’il vaudrait donc mieux éviter ces cycles et temporalités du marché. Explications : “Le conseil est toujours d’étaler les achats dans le temps et d’envisager l’ensemble sur une période suffisamment longue. Acheter à différents moments du cycle de marché, à des moments plus chers et moins chers, reste une bonne stratégie. De cette manière, vous profitez des marchés en hausse et vous pouvez également acheter plus de parts pour le même prix lorsque les marchés sont en baisse. Ce faisant, il est toutefois important de dissocier les achats de l’émotion. Car même après une correction, il est bon d’oser entrer sur un marché et d’y prendre des positions.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content