De moins en moins de fonctionnaires belges rachètent leurs années d’études pour augmenter leur pension. C’est ce que révèlent les chiffres du Service fédéral des pensions, relayés par L’Echo. Est-ce encore intéressant de convertir ses années d’étude en années de carrière ? On fait le point.
En Belgique, le mécanisme du rachat des années d’études permet aux personnes n’ayant pas accumulé une carrière complète de 45 ans de bonifier leur pension. Il est possible de racheter chaque année d’études ayant mené à un diplôme, à l’exception des années redoublées.
Jusqu’en 2017, cette opération n’était possible que dans les dix ans suivant la fin des études. Depuis, la règle a été assouplie, et toutes les années diplômantes peuvent désormais être rachetées. Le tarif, lui, dépend du moment où la demande est introduite. Le salarié paie un montant forfaitaire de 1.903,39 euros par période de 12 mois rachetée, dans les dix ans qui suivent la fin de ses études, rapporte L’Echo. Ce rachat rapportera 338,19 euros bruts par an (isolé) ou 422,75 euros bruts (ménage) a calculé le quotidien économique belge.
Le montant du rachat peut grimper jusqu’à plusieurs milliers d’euros par an si la demande est introduite plus tard, le coût étant alors calculé de manière actuarielle (en fonction de l’âge et du temps écoulé depuis les études).
Plusieurs milliers d’euros
Le mécanisme n’est plus avantageux financièrement et tombe en désuétude. En 2024, le SPF Pensions a ainsi fait 1.820 propositions pour des fonctionnaires (contre 1.948 en 2023 et 2.073 en 2022). Chez les salariés, la tendance est, par contre, inverse. Les demandes de rachat ont augmenté. On a comptabilisé 989 propositions en 2022, 995 en 2023, et 1.117 en 2024. Mais toutes ces propositions ne se concrétisent pas, et au final, peu de Belges franchissent réellement le pas.
Le retour sur investissement de plus en plus incertain
Ce désengagement s’explique principalement à cause du coût élevé du rachat, surtout si l’on dépasse le délai de dix ans après les études. “Le rachat des périodes d’études ne donne pas toujours droit à une pension plus élevée. En effet, ces périodes d’études rachetées sont soumises aux autres règles de calcul de la pension”, prévient le SPF Pensions sur son site.
Autre bémol : le rachat ne permet pas de prendre sa pension plus tôt. Et pour ceux qui auront de toute façon une carrière complète, il n’offre aucun avantage. C’est pourquoi de nombreux travailleurs préfèrent aujourd’hui se tourner vers des solutions comme l’épargne-pension, plus souples et potentiellement plus rentables. Avant de se lancer, mieux vaut donc bien faire ses calculs. Le site mypension.be permet de simuler l’impact d’un rachat sur votre pension future.
En somme, racheter ses années d’études peut être intéressant pour ceux qui n’atteindront pas les 45 ans de carrière, à condition d’agir rapidement (dans les dix ans après les études) et de bien évaluer la rentabilité. Dans les autres cas, mieux vaut explorer d’autres options. Notons aussi que le rachat des années d’études est déductible fiscalement.