La pension minimale revalorisée: de combien, quand et pour qui?
Bonne nouvelle: la Vivaldi est enfin parvenu à un accord sur le dossier épineux de la pension minimale. Celle-ci sera bel et bien revalorisée, mais moins que prévu… À combien s’élèvera-t-elle et qui y aura droit? Le point.
Une pension minimale progressivement portée à 1500 euros nets par mois, telle était la promesse du gouvernement fédéral De Croo. À l’origine, ce plan devait s’étaler en quatre phases, de janvier 2021 à janvier 2024, et ainsi permettre une revalorisation annuelle de 2,6%. Oui mais voilà, trois ans plus tard, la crise économique frappe, et les autorités se voient bien obligées de rompre certaines promesses. L’annonce est faite: le Premier ministre ne veut plus payer la dernière tranche de l’augmentation de la pension minimale.
Un manque à gagner pour les quelque 800.000 bénéficiaires de cette pension? Pas vraiment, estiment les libéraux. Et pour cause: grâce aux nombreuses indexations, les objectifs de la mesure auraient déjà été atteints! Suite à la troisième augmentation intervenue en janvier dernier, la pension minimale pour un isolé s’élève en effet désormais à 1549 euros net par mois. Soit un peu plus que les 1500 euros promis, et avec un an d’avance. Alors pourquoi payer plus quand on peut réaliser des économies, s’interrogent les libéraux. Une déclaration qui provoque des tensions au sein de la Vivaldi et retarde l’accord budgétaire.
Après moult débats, les autorités sont finalement parvenues à trouver un terrain d’entente ce jeudi 30 mars: la quatrième et dernière augmentation de la pension minimale aura bel et bien lieu en janvier 2024, mais une partie sera rabotée. Elle devrait être réduite de 25%, ce qui permettrait une économie de plus d’une centaine de millions d’euros. Concrètement, la pension minimale n’ira pas au-delà de 1622 euros (au lieu des 1632 euros nets que pouvait attendre un isolé).
Rien ne change pour les travailleurs qui ont 60 ans ou plus aujourd’hui. Pour ce qui est de la Garantie de Revenu Aux Personnes Agées (GRAPA), du chômage et de l’indemnité d’incapacité de travail, la quatrième tranche de revalorisation n’aura en principe pas lieu.
Qui est concerné?
Ce montant n’est pas garanti pour tous. Pour en bénéficier, il faut tenir compte de la durée de sa carrière. Ainsi, seuls ceux qui ont travaillé minimum 45 ans (nous parlons alors d’une carrière complète) peuvent prétendre à une telle pension minimale. Or, rares sont les Belges qui y parviennent.
Prenons l’exemple suivant: un Belge a travaillé effectivement en tant que salarié durant 38 ans. Dans ce cas-là, il pourra toucher 38/45e de 1622 euros.
Mais là encore, le salarié doit répondre à une condition supplémentaire: compter un minimum de 30 années de carrière, dont un minimum d’années de travail effectif :
- Pension minimum garantie à temps plein: toute personne âgée de 53 ans ou moins le 1er janvier 2024 devra pouvoir prouver 20 x 250 = 5000 jours de travail effectif à temps plein, soit environ le tiers d’une carrière complète (14.040 jours). Cela correspond à 20 ans en 5/5 et 16 ans à temps plein.
- Pension minimum garantie à temps partiel: toute personne âgée de 53 ans ou moins le 1er janvier 2024 devra pouvoir prouver 20 x 156 = 3120 jours de travail effectif à temps plein. Cela correspond approximativement à 10 années de travail à temps plein ou 20 années de travail à mi-temps.
Attention, l’accord sur la réforme des pensions aura une influence sur les conditions de la pension minimum garantie. Ces conditions pourraient dès lors évoluer dans les prochains jours.
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