Panneaux solaires : attention aux risques d’incendie

Panneaux solaires © Getty Images

Aux Pays-Bas, une maison a brûlé durant 11 heures parce que l’incendie avait été particulièrement difficile à éteindre à cause des panneaux solaires. Que faire pour éviter les risques ?

Peuvent-ils être à l’origine d’un incendie ?

Les accidents liés à des panneaux solaires sont rarissimes. On estime qu’il n’y aurait qu’un départ de feu par 10.000 installations. Pour donner une idée, il y a autant de risque avec une prise de courant.

La plupart des départs de feu auraient également lieu dans les deux ans suivant l’installation et seraient liés à un défaut ou à une mauvaise installation. On notera tout de même qu’un autre risque peut survenir ensuite. Par exemple, des câbles qui auraient été grignotés par une marte. Soit autant de choses qui peuvent provoquer des arcs électriques. Des arcs à la chaleur intense qui peut provoquer un départ de feu.

Si un départ de feu peut souvent être rapidement circonscrit et n’est pas toujours synonyme d’incendie, ceux-ci sont d’autant plus vicieux que ceux-ci se trouvent souvent sous les panneaux. Et donc pas toujours évident à détecter. L’idéal est donc d’aller regarder sous les panneaux tous les six mois, histoire de vérifier de visu si tout semble en ordre. En cas de doute, on conseille de faire appel à un spécialiste.

La Commission japonaise d’enquête sur la sécurité des consommateurs a relevé qu’entre 2007 et 2017 il y avait eu 127 incidents liés à l’énergie solaire sur les toits, “y compris des incendies”. Sur ces 127, treize avaient provoqué des incendies d’un module ou d’un câble, et seul sept s’étaient propagés au toit. Pour donner un ordre d’idée, en octobre 2018, le Japon comptait 2,4 millions de foyers équipés de panneaux solaires.

Une autre recherche menée par le groupe allemand Fraunhofer ISE a révélé que sur les 1,4 million d’installations solaires que comptait le pays en 2019, seul 0,006 % ont pris feu. En 20 ans, seul 120 cas d’incendie ont été causé par les panneaux solaire. Parmi ces 120 cas, 75 avaient subi des dommages graves et 10 avaient été complètement détruits

A quoi doit-on faire attention ?

Selon le Rise Fire Research AS, un institut installé en Norvège, la distance entre les panneaux et le toit aurait une influence sur la propagation d’un incendie. Des panneaux trop proches du toit augmenteraient sensiblement le risque et l’ampleur d’un incendie. Si d’autres éléments rentrent aussi en compte comme l’inclinaison du toit ou les matériaux utilisés pour ce dernier, cette distance réduite servirait de cheminée horizontale et donc d’accélérateur. Elle ferait circuler l’air tout en protégeant l’incendie de l’eau.

Remplir l’intégralité de son toit de panneaux solaires n’est pas non plus conseillé, puisque le toit se retrouve alors sous une véritable chape de panneaux qui empêchent les pompiers d’installer leurs échelles. Moins accessible, l’intervention n’en sera que plus compliquée. Enfin, la présence de panneaux augmente le risque d’électrocution pour les pompiers.

Quid des batteries domestiques ?

Cela étant, le futur défi des pompiers n’est pas forcément les panneaux solaires, mais bien les batteries domestiques. En effet, une batterie au lithium qui prend feu est presque impossible à éteindre. Pire, l’incendie s’autonourrit. Contrairement à un incendie classique, où il suffit d’enlever la source d’oxygène, les pompiers n’ont d’autre choix pour une batterie au lithium que de la plonger dans l’eau et d’attendre. Si la batterie d’un vélo peut être plongée dans un tonneau, celle de la voiture peut éventuellement être remorquée, la batterie électrique ne peut être détachée du mur.

Dans tous les cas, il ne faut surtout pas tenter de saisir la batterie soi-même ou de chercher à la couvrir puisque cela peut entraîner de graves brûlures et une intoxication à différents gaz. En cas de batterie qui prend feu, le meilleur réflexe est encore d’appeler le numéro d’urgence 112 et de se mettre en sécurité.

On évitera aussi de placer ces appareils dans le hall d’entrée sous peine de se voir bloquer en cas d’incendie. On lui préféra le garage ou le débarras. Soit loin des yeux, mais aussi des oreilles. C’est aussi pourquoi les spécialistes conseillent d’installer un détecteur de fumé connecté et sans fil près de l’onduleur ou de la batterie domestique.

20.000 incendies chaque année en Belgique

Si les panneaux solaires représentent potentiellement un risque d’incendie « électrique », il n’est ni neuf ni majeur, selon les pompiers. Le risque est souvent plus important à l’intérieur de l’habitation. Chaque année, il y aurait ainsi plus de 20 000 incendies domestiques en Belgique. Et dont plus de la moitié sont dus à une mauvaise utilisation des appareils électriques. Par exemple, à cause de batterie chargée la nuit ou de couverture chauffante qui prennent feu. Plus surprenant, c’est le sèche-linge qui est l’un des appareils les plus susceptibles de prendre feu dans votre maison. La faute aux peluches libérées à chaque cycle de séchage. On n’oubliera donc pas de vider le filtre.

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