Le succès de Leicester City inquiète Wall Street, les autorités du foot et les agences de paris

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La légende du Roi, telle pourrait être le titre d’un film contant l’incroyable réussite d’un petit poucet du plus grand championnat de foot du monde. Un succès qui dérange sur Wall Street, les analystes réclamant des comptes au très riche Manchester United, parmi les pontes du foot européen et les agences de paris qui tentent de racheter les quelques paris (quasi) gagnants.

La légende du Roi

Lorsque la dépouille de Richard III est découverte par des archéologues de l’Université de Leicester en 2012, le club de la ville végète en seconde division. La saison suivante, Leicester City gagne toutefois sa promotion au plus haut échelon, la lucrative Premier League, mais le retour à la case départ lui semble promis alors qu’il est bon dernier du classement au mois de mars lorsque Richard III est inhumé dignement dans la cathédrale Saint Martin de Leicester. Au match suivant, les Foxes (surnom de Leicester City) remportent la victoire dans les derniers instants grâce à un but marqué par Andy King (!!!). Détail intrigant, le sponsor maillot et du stade de Leicester City est … King Power. Une énergie royale qui permet au club d’aligner 7 victoires en 9 matchs et de sauver sa place en Premier League. Lancé, le club poursuit sur son élan cette saison et trône actuellement en tête du classement à 8 matchs de la fin.

Un succès sportif et financier

Cette réussite fait les affaires de Vichai Srivaddhanaprabha. Le milliardaire thaïlandais a racheté le club en 2010 pour 40 millions de livres. Désormais, il vaut 8 fois plus grâce à la valeur prise par les joueurs et aux énormes revenus des droits TV, Leicester City s’apprêtant à recevoir une part plus importante du magot de 8 milliards de livres obtenu par la Premier League pour les droits de retransmission TV durant 3 ans. Pour obtenir de tels résultats, Vichai Srivaddhanaprabha n’a pas dû consentir d’investissements énormes comme les propriétaires du PSG ou de Chelsea. Les Foxes affichent au contraire une masse salariale annuelles de 57 millions de livres contre autour de 200 millions de livres pour les cadors de la Premier League. Le duo d’attaquants des Foxes, James Vardy – Riyad Mahrez, n’a coûté que 1,4 million de livres, moins que les attaquants d’Anderlecht ou du Standard chez nous. Matthew Walker, analyste chez Nomura Holdings, a interrogé les dirigeants de Manchester United qui ont dépensé 250 millions de livres en transferts pour une anonyme sixième place au classement. Pis, le club évalué à 2,3 milliards de dollars en Bourse de New-York a clôturé son dernier exercice sur une perte alors que Leicester City a dégagé un profit de 26 millions de livres.

Une présence européenne qui dérange

En trustant les premières places de la Premier League, Leicester City est à peu près déjà assuré de participer à la Champions League, épreuve paneuropéenne de clubs la plus prestigieuse, la saison prochaine. Une participation lui assure des recettes de 25 millions de livres. Mais la perspective d’une épreuve avec Leicester City, voire Tottenham, mais sans des clubs emblématiques comme Liverpool ou Manchester United (club le plus populaire du monde avec 659 millions de fans selon étude de Kantar) inquiète les dirigeants européens. Charlie Stillitano, Président de Relevent Sports, a ainsi reçu une oreille attentive des managers des principaux clubs anglais quand il a proposé une compétition européenne fermée (entre “clubs membres”) il y a quelques semaines.

Ladbrokes évite une grosse perte

Les agences de paris voient également d’un mauvais oeil le succès de Leicester. Ladbrokes a ainsi racheté pour 72 000 livres le pari d’un fan en début de saison. Il avait misé 50 livres sur un titre pour les Foxes avec une cote de 5000 contre un, soit un gain potentiel de 250 000 livres. Au vu de la cote actuelle de 1,25 contre un offerte par Ladbrokes (donnant une valeur théorique de 200 000 livres au pari), le groupe britannique s’est plutôt racheté à bon compte. Ladbrokes se rassurera également en constatant que le nombre de matchs nuls en Premier League est plus élevé cette saison (27% des résultats jusqu’à présent), ce qui est traditionnellement favorable aux sociétés de paris étant donné que la plupart des parieurs/supporters misent sur des victoires.

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