Le mirage de la hausse des matières premières

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Du cuivre au soja en passant par ArcelorMittal ou BHP Billiton, tout ce qui est liée aux matières premières s’illustre depuis un mois. Une envolée qui puise sa source dans les méandres de plus en plus tortueux du marché des matières premières et qui a déjà contraint les marchés chinois à tirer la sonnette d’alarme.

Une année de production échangée en un jour

Face à l’afflux de spéculation sur les marchés chinois des matières premières, plusieurs Bourses locales ont d’ores et déjà décidé d’augmenter les frais ou d’avertir les investisseurs. Les volumes d’échange sur quantité de produits prennent en effet des proportions astronomiques. Sur la seule séance de ce jeudi, les volumes échangés ont atteint pas moins de 223 millions de tonnes pour le fer à béton, davantage que la production annuelle de la Chine, selon l’agence Bloomberg. Selon un analyste de Tebon Securities, de nombreux chinois ont récemment ouvert des comptes de trading pour spéculer sur les matières premières et (ab)usent de l’effet de levier, ce qui n’est pas sans rappeler la frénésie qui avait atteint les Chinois avant l’explosion de la bulle boursière l’été dernier. En juin 2015, le nombre de traders en Chine avait passé le cap des 90 millions et le nombre d’adhérents à l’omnipotent parti communiste.

Le soja s’envole, avec l’appui des banques centrales ?

Cet afflux de spéculation sur les marchés des matières premières chinois a évidemment un impact sur les prix au niveau mondial, la Chine étant (de loin) le premier consommateur de commodities. De plus, la spéculation sévit également sur les marchés occidentaux. Les mises sur une hausse du prix du soja ont ainsi atteint un niveau record aux États-Unis dans le sillage de signaux (climatiques) d’un éventuel recul de la production en Amérique latine. Cinq semaines plus tôt, les investisseurs misaient pourtant encore majoritairement sur un recul du soja. Un mouvement accompagné de volumes d’échange considérables, au point qu’un trader a confié au blog Zero Hedge suspecter des interventions des banques centrales afin de faire remonter les prix des matières premières et l’inflation.

Méfiance vis-à-vis des groupes miniers et sidérurgiques

La récente envolée du prix des matières premières apparait donc assez peu crédible, d’autant plus que la demande (liée à l’économie chinoise) ne rassure toujours pas et qu’il n’y a pas eu d’évolution majeure au niveau de l’offre. La méfiance est donc de mise, tant par rapport aux matières premières qu’aux producteurs comme BHP Billiton ou ArcelorMittal. Le premier groupe sidérurgique mondial a récemment profité du rebond prix de l’acier dans le sillage du minerai de fer mais la structure de marché de ce dernier reste inquiétante. L’envolée de plus de 60% du prix de référence sur les marchés (actuellement le contrat mai 2016) à 65 dollars la tonne ne doit ainsi pas éclipser que le contrat mai 2017 ne s’échange toujours qu’à 48 dollars.

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