8 conseils pour payer moins d’impôts en 2025
Il vous reste quelques jours pour effectuer quelques actions qui vous permettront de payer moins d’impôts en 2025.
Avant le 31 décembre, pensez à effectuer certaines dépenses qui pourraient vous permettre de réduire vos impôts. Et, bonne nouvelle, la plupart des plafonds ont été indexés en 2024, ce qui permet de récupérer une somme un peu plus importante
1) L’épargne-pension ou l’épargne à long terme
Si vous faites de l’épargne-pension ou de l’épargne à long terme, veillez à ce que vos cotisations soient versées sur le bon compte avant le 31 décembre. Une partie du montant versé peut en effet être récupérée via votre déclaration d’impôt sous la forme d’une réduction d’impôt.
Le montant est plafonné et le pourcentage de la réduction d’impôt dépend du montant épargné. Ainsi pour une épargne de 1.020 euros au maximum en 2024, vous avez droit à une réduction d’impôt de 30 % du montant payé (soit 306 euros). Pour une épargne de plus de 1.020 euros et 1.310 euros au maximum en 2024, vous avez droit à une réduction d’impôt de 25 % du montant payé (soit maximum 327,50 euros). En ce qui concerne votre impôt, le choix de l’avantage fiscal de 25 % est uniquement avantageux si vous épargnez plus de 1.224 euros en 2024.
Vous pouvez aussi verser moins, mais l’avantage sera alors proportionnel au montant épargner.
Vous ne pouvez obtenir une réduction d’impôt que pour un seul contrat d’épargne-pension. Si votre partenaire et vous êtes imposés ensemble, chacun d’entre vous a droit séparément au montant maximum de la réduction d’impôt, mais vous devez avoir conclu chacun séparément un contrat d’épargne-pension en votre propre nom.
Le montant que vous pouvez reprendre dans votre déclaration d’impôt se trouve sur l’attestation 281.60 que vous recevez de votre banque ou de votre compagnie d’assurance. Dans la déclaration en ligne ou dans votre proposition de déclaration simplifiée, ce montant est déjà pré-rempli dans le code 1361/2361.
Epargne à long terme
Pour l’épargne à long terme dans le cadre d’une assurance-vie de la branche 21 ou de la branche 23, le dépôt maximum s’élève cette année à 2.450 euros (en fonction de vos revenus). Vous bénéficiez ainsi d’une réduction d’impôt de 30 % (soit un maximum de jusqu’à 735 euros).
Si vous souhaitez commencer une épargne-pension ou une épargne à long terme, prévoyez tout de même quelques jours pour démarrer le contrat. Il faut aussi que le montant soit sur le compte au 31 décembre. Bref, ne traînez pas trop quand même.
2) Commander le maximum de titres-services
Les titres-services dépendent des régions, mais partout il sera plus cher. Ainsi en Wallonie il coûtera 20 cents de plus, voire plus. En Flandre, ce sera même un euro de plus ( et ne pourra plus être déduit fiscalement). Topo par région.
Wallonie
L’indexation des titres-services en Wallonie sera effective à partir de janvier 2025. Ils pourront ensuite être indexés jusqu’à deux fois par an en fonction de l’inflation. En janvier 2025 ce sera donc 10,20 euros pour les 175 premiers titres-services, 11,20 euros pour les 176ème et 400ème titres-services et 12,20 euros pour les 401ème et 500ème titres-services. La déduction fiscale reste par contre inchangée. Elle reste à 10% sur les 150 premiers titres-services achetés par personne et par année fiscale.
A partir de janvier, les entreprises pourront aussi redemander des frais supplémentaires et donc faire augmenter le prix des chèques.
Les titres-services achetés en 2024 pour un montant de 10 euros pourront aussi être utilisés en 2025. C’est donc le moment de faire des réserves.
Bruxelles
Aucune nouvelle augmentation de la valeur du titre-service n’est prévue pour le moment. Le tarif de 10 euros reste en vigueur. Mais ici aussi les compagnies pourraient introduire des frais supplémentaires d’ici janvier.
On notera aussi que les chèques ALE (Agence Locale pour l’Emploi) donne droit à une réduction d’impôt de 30 % en Wallonie et de 15% à Bruxelles. Attention : le montant déductible par personne et par an est limité à 1.790 euros et le montant des chèques ALE et titres-services sont cumulés.
Flandre
Gros changement en Flandre par contre puisque le coût des titres-services va passer le 1ᵉʳ janvier prochain de 9 à 10 euros. Et ceux qui utilisent les chèques de 2024 devront payer ce supplément. La déductibilité fiscale (1,8 euro par chèque) va également disparaître. Concrètement le prix réel d’un titre-service passe de 7,2 à 10 euros de l’heure.
Si vous n’avez pas atteint votre quota, achetez des titres-services pour profiter de la déduction maximale. Assurez-vous simplement de pouvoir les utiliser avant qu’ils ne soient périmés.
3) Donations et dons
Si vous vivez en Flandre et que vous envisagez de faire une donation indirecte de biens mobiliers (comme un don bancaire) à vos enfants ou petits-enfants, il est préférable de le faire avant le 1er janvier. Jusqu’à la fin de cette année, ces donations bancaires sont exonérées d’impôt, à condition que vous viviez au moins trois ans après. Pour les dons bancaires effectués à partir du 1er janvier 2025, cette période est portée à cinq ans. Si vous décédez pendant cette période, la donation sera soumise aux droits de succession. On notera qu’en Wallonie, cette période dite « suspecte » a déjà été portée à cinq ans. À Bruxelles, elle est par contre encore de trois ans, mais elle pourrait bientôt être portée à cinq ans.
Dons
Les dons aux organisations caritatives sont soumis à des réductions d’impôts de 45% à partir de 40 euros (le montant ne doit pas être atteint en un seul versement).
Pour bénéficier d’une réduction d’impôt, votre don ne doit pas non plus excéder 10 % de l’ensemble de vos revenus nets ou 408.130 euros pour l’année de revenus 2024 (exercice d’imposition 2025). En ce qui concerne les dons effectués depuis le 1er janvier 2024, on notera aussi que l’association doit aussi connaître votre numéro national.
Si l’on souhaite en bénéficier en 2025, il faut que l’argent soit versé au plus tard le 31 décembre 2024.
Enfin, si le montant de votre impôt est nul, vous n’avez droit à aucune réduction d’impôt. Si le montant de votre impôt est inférieur au montant de la réduction, vous n’avez droit qu’à une réduction d’impôt limitée au montant de votre impôt.
4) Isoler son toit (en Wallonie seulement)
La Wallonie octroie un avantage fiscal pour les travaux d’isolation du toit. Elle s’élève à 30 % du montant total (TVA comprise) payé en 2024. Elle est cependant plafonnée à 3.900 € par habitation. Attention : cela ne concerne que les habitations qui sont occupées depuis au moins 5 ans. Il existe aussi des spécificités techniques à respecter. Lisez donc bien les petites lignes.
5) Investir dans une petite entreprise ou une entreprise en croissance
Les particuliers peuvent investir dans des petites sociétés et les entreprises débutantes contre une réduction d’impôt. Cette réduction s’élève entre 30 % ou 45 % selon le type de société, via le Tax Shelter start-up. Cette réduction baisse à 25% s’il s’agit d’entreprises en croissance (Tax Shelter scale-up).
Les plafonds sont de 500.000€ pour les petites entreprises débutantes et jusqu’à un million d’euros pour les petites entreprises en croissance. Ces investissements peuvent se faire en direct, mais le plus souvent ils passent par des intermédiaires comme des plateformes de crowdfunding (financement participatif).
En Wallonie seulement, il existe aussi « le prêt coup de pouce » en Wallonie. Il donne droit à un crédit d’impôt de 4 % du capital prêté les quatre premières années et 2,5 % les années suivantes. Le plafond est de 125.000 euros et il faut aussi remplir plusieurs conditions. Le dispositif est en vigueur jusque fin 2024, mais ne sera pas prolongé.
À Bruxelles, il existe le prêt proxi qui permet de bénéficier d’un avantage fiscal. Celui-ci permet un crédit d’impôt annuel de 4 % les 3 premières années, et qui passe à 2.5 % les années qui suivent.
6) Souscrivez une assurance protection juridique globale (mais attention au doublon)
L’assurance de protection juridique couvre les frais d’avocat en cas de litige. Pour rendre la justice accessible à tous, une réduction d’impôt lui a été attachée en 2019. Celle-ci s’élève à 40 % sur une prime allant jusqu’à 320 euros pour l’année de revenus 2024 (exercice d’imposition 2025). Soit un maximum de 128 euros sur le montant de la prime. Le montant de ces primes est indiqué sur l’attestation 281.63 que vous recevez de votre assureur.
Les domaines du droit qui doivent être couverts sont définis par la loi. Cette assurance peut-être utile en cas de conflit de voisinage, un licenciement abusif, un problème sur une garantie ou pour des travaux, mais aussi un divorce. Le produit peut être souscrit en direct ou via son courtier et le tarif varie en fonction de l’assureur, des plafonds, des garanties et des exclusions. Si la formule séduit de plus en plus de citoyens, il faut cependant faire attention aux doublons. Il existe en effet souvent des assurances juridiques dites complémentaires. Elles sont liées à un contrat d’assurance auto, incendie ou familiale par exemple. Or celles-ci ne donnent pas droit à une réduction d’impôt. Cela vaut donc la peine de faire un peu de tri.
Bon à savoir : si vous avez reçu une attestation 281.63 de votre entreprise d’assurance, votre contrat devrait en principe bénéficier de la réduction.
7) Payez les factures de garde d’enfants
Les frais de garde d’enfants donnent droit à une réduction d’impôt de 45 %. Cela vaut non seulement pour les frais d’une crèche, mais aussi pour la garderie ou encore les stages. Le plafond est de 16,40 par jour et par enfant de moins de 14 ans et 21 ans en cas de handicap. Concrètement cela permet de récupérer jusqu’à 7,38 euros par jour).
Mais pour être reprises dans la déclaration de 2025, les factures doivent être payées avant le 31 décembre 2024. Et cela vaut donc aussi pour les stages effectués en décembre. S’il est payé l’année prochaine il ne pourra être répercuté que dans l’exercice d’imposition 2026.
8) Apportez vos anciens titres au porteur avant qu’ils ne perdent toute valeur
Un titre au porteur est un titre de créance sur lequel le nom du bénéficiaire n’est pas inscrit. Il n’est donc pas possible d’en identifier le propriétaire. Depuis le 1er janvier 2008, ils ne peuvent plus être délivrés ou émis sous forme papier en Belgique. Depuis cette date, les transactions en titres ne peuvent plus avoir lieu dans notre pays que via un compte-titres. Les titres émis avant 2008 et dont le titulaire ne s’était pas fait connaître au 1er janvier 2015, ont été vendus et déposé à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Les titres qui n’ont pas été vendus au 30 novembre 2015 ont également été transférés à la CDC. Suite à la dématérialisation des titres au porteur en Belgique, il n’est plus possible de faire opposition à la vente de titres au porteur émis en Belgique qui ont été égarés, volés ou détruits.
Depuis les titres papier en circulation disparaissent petit à petit.
Si vous avez encore un tel titre au porteur, ne traînez plus. Il vous reste jusqu’à la fin de l’année si vous voulez encore en tirer quelque chose. Car pour motiver les troupes une amende a été émise depuis 2016. Elle est calculée par année de retard. Elle correspond à 10% du montant ou de la valeur équivalente des titres, à compter du 1er janvier 2016. Chaque année commencée étant considérée comme une année complète. Neuf ans plus tard, la pénalité est passée à 90 %. Et à partir de 2025, l’amende sera de 100 %. Demander le remboursement de ces valeurs mobilières n’aura donc plus aucun intérêt sauf pour les collectionneurs de documents anciens. Le montant total issu des ventes de titres au porteur s’élève à 178,3 millions d’euros. Une somme qui sera attribuée à l’État début 2026.
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