Faible appétit pour les nouveaux bons d’Etat

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Résultat mitigé pour la nouvelle offre de l’État, fortement concurrencée par les banques, et dont les deux premiers jours de souscription n’ont ramené qu’une centaine de millions.

Les nouveaux bons d’Etat n’attirent guère les foules. Après deux jours de souscription, seulement 104 millions d’euros ont été récoltés par les deux nouvelles émissions, selon des chiffres communiqués mardi par l’Agence fédérale de la dette.

Précisément, l’institution publique a collecté 43 millions d’euros directement via ses services, qui permettent aux particuliers de souscrire aux bons d’État sans passer par un intermédiaire financier. Les banques ont quant à elles récolté 61 millions d’euros pour le compte de l’État.

Concurrence bancaire

On est donc loin du succès rencontré par le bon émis en septembre qui, rappelons-le, bénéficiait d’un précompte réduit de 15 %. Cela étant, même sans précompte avantageux, la nouvelle offre de l’État n’est pas sans intérêt. Pour rappel, le nouveau bon à un an propose un rendement brut de 3,20 %, soit 2,24 % net après retenue du précompte mobilier. C’est plus le taux de 3 % brut dont était assorti le précédent bon sur un an émis en février. Pourquoi ce résultat mitigé ? Notamment parce que les banques, surtout les grandes (BNP Paribas Fortis et autres Belfius) ont ajusté ces derniers mois leurs conditions sur toute une série de produits de placement comparables (livrets d’épargne, comptes à terme). Pour retenir les clients qui seraient tentés de participer à la campagne de souscription et éviter de nouvelles fuites de capitaux, elles ont aussi remis au goût du jour le bon de caisse qui est un produit similaire. Avec un taux chez BNP Paribas Fortis (3,30 % brut) qui dépasse même celui du bon d’Etat à un an. De son côté, Belfius propose désormais aussi une obligation à un an, dont les conditions sont identiques à celles du bon d’État.

Flop en vue

C’est du reste surtout le bon à huit ans qui ne suscite visiblement guère d’enthousiasme auprès des investisseurs et des épargnants, malgré le fait qu’il rapportera 2,80 % avant précompte (1,96 % net). Si l’Agence de la dette n’a pas fourni de ventilation entre les deux bons pour les souscriptions enregistrées en direct auprès d’elle, les montants reçus par les banques pour ce bon sur une durée plus longue atteignent seulement 1,7 millions d’euros, contre 59,2 millions pour le bon a un an.

Pour mémoire, la période de souscription court jusqu’au 3 juin prochain pour ce qui est d’un “achat” via l’intermédiaire des établissements bancaires. Elle se termine par contre ce vendredi 31 mai en cas de passage par le service de l’Agence de la dette.

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