Les femmes sont moins nombreuses à investir que les hommes et sont moins à l’aise à l’idée de prendre des risques, ce qui les pousse à privilégier les options d’investissement à plus faible risque et donc moins rémunératrices, selon une étude réalisée par la banque ING.
Il ressort d’un sondage réalisé par Ipsos pour ING auprès d’un échantillon représentatif 1.008 Belges fin 2024 que 50% des hommes ont une partie de l’épargne de leur ménage qui est investi, contre 40% des femmes. Les hommes ont, semble-t-il, tendance à être plus optimistes au sujet de leurs investissements et à prendre plus de risques que les femmes. Il apparaît également que l’évaluation du risque diffère entre les sexes.
Ainsi, 42% des femmes indiquent être d’accord avec l’affirmation “La Bourse, c’est comme un casino, c’est du pur jeu et je mets mes économies en péril” contre seulement 27% des hommes. “Cette différence en termes d’aversion au risque entraîne des répercussions importantes sur la stratégie adoptée pour gérer son patrimoine. Ainsi, les femmes tendent à privilégier les options d’investissement à plus faible risque, qui sont in fine moins rémunératrices,” souligne Charlotte de Montpellier, senior economist chez ING Belgique et autrice de l’étude.
Des choix financiers différents
L’aversion au risque et la perception d’un risque plus élevé va de pair avec le fait que les femmes sont plus nombreuses à craindre “la complexité” des investissements (77% contre 70% des hommes) et à avoir l’impression qu’elles ne comprennent pas suffisamment les mécanismes de la finance (75% contre 59% des hommes), constate encore l’étude d’ING.
In fine, cela conduit à des choix financiers différents. Les femmes sont plus nombreuses à estimer que les comptes d’épargne sont une bonne protection contre les conséquences négatives de l’inflation sur son patrimoine, alors que les hommes sont plus nombreux à se tourner vers l’investissement en actions pour protéger leur patrimoine contre l’inflation.
“Dans un monde où l’inflation va demeurer plus élevée que par le passé, laisser ses économies ‘dormir’ dans une solution d’épargne, sur un compte courant ou en cash engendre un appauvrissement. Par conséquent, étant donné que les femmes sont moins enclines à investir, elles sont toujours plus susceptibles d’avoir connu un appauvrissement dû à l’inflation au cours des dernières années. Cela conduit à un écart en termes de patrimoine entre hommes et femmes qui demeure et qui risque de s’accroitre au fil du temps,” conclut Charlotte de Montpellier.