Diversification et intégration, atouts de la banque de demain

Michael Anseeuw - Head of Retail Banking BNP Paribas Fortis
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Les tendances sociales et technologiques permettent en 2030 aux banques d’offrir de nouveaux services et produits. En combinaison avec les opportunités d’acquisition, cela leur permet d’atteindre une taille critique pour conserver les talents et devenir plus efficaces pour leurs clients selon Sandra Willikens et Michael Anseeuw de BNP Paribas Fortis dans le rapport ’30 voices on 2030′ de KPMG.

La combinaison de ‘Banking Plus’ avec des acquisitions ciblées est un gage de réussite

Michael Anseeuw

Dans le secteur financier, le modèle d’entreprise a énormément évolué ces 10 dernières années en réponse à quatre tendances sociales.

Féminisation et vieillissement

Premièrement, nous vivons dans un monde plus féminin. Par exemple, plus de 50% des actifs sont détenus par des femmes et il y a beaucoup plus d’entrepreneuses. Ce qui a un impact sur les banques. Les habitudes d’achat des femmes sont différentes de celles des hommes, tout comme leur vision du travail, et elles attachent plus d’importance à l’éducation, la santé ou la protection notamment. De manière générale, les femmes sont ainsi plus attentives aux garanties de capital en matière d’investissement.

Deuxièmement, la Belgique compte désormais plus de personnes de plus de 65 ans que de jeunes. Ces personnes âgées ont des besoins différents sur le plan financier. Elles sont plus prudentes, tant en matière de dépenses que d’investissements.

Économie du partage et culture asiatique

Troisièmement, l’économie de partage s’est fortement développée. La propriété n’est plus le Saint-Graal, ce qui a conduit à la multiplication des formules de leasing et au développement de nouveaux produits. Par exemple, nous assurons désormais les conducteurs qui partent avec une voiture partagée y compris à l’étranger.

Quatrièmement, le monde a basculé vers l’Orient. L’Asie abrite aujourd’hui la majorité de la classe moyenne mondiale, ce qui influence notamment la stratégie produits des entreprises, y compris les banques.

Révolution technologique

Outre les évolutions sociales, nous connaissons aussi une véritable révolution technologique, encore accélérée par la pandémie. Le principal impact pour le secteur bancaire est qu’aujourd’hui, tout est instantané. Nos clients veulent pouvoir s’occuper de leurs affaires bancaires et nous joindre où et quand ils veulent.

Nous devons donc nous adapter non seulement sur le plan technologique, mais aussi au niveau humain. Nos conseillers sont ainsi beaucoup plus flexibles aujourd’hui qu’il y a dix ans.

Diversification du concept

Par ailleurs, le concept de banque a également évolué. D’une part, nous avons développé l’approche de bank as a service (banque en tant que service), comme une assurance voiture qui est (dés)activée dès que vous traversez la frontière. D’autre part, la banque se développe aujourd’hui en tant que plate-forme.

Une double évolution qui engendre une importante diversification dans l’approche de notre activité. À noter que cette diversification n’implique pas forcément l’ajout de nouveaux produits et services. Mais nous cherchons davantage à savoir ce que nous pouvons offrir, ce que le client pense que nous pouvons faire de manière crédible et ce que nous pouvons intégrer à nos offres existantes d’un point de vue technologique. Notre entrée au capital d’une entreprise spécialisée dans les logiciels de recharge des voitures électriques est un bon exemple de cette approche.

Collaborateurs flexibles

L’importance prise par les nouvelles technologies dans nos activités a naturellement des répercussions sur nos collaborateurs. Globalement, nous avons besoin de moins de personnel qu’il y a dix ans et avec des profils complètement différents. La maîtrise des outils technologiques, voire une connaissance approfondie des technologies, est devenue indispensable à tous les niveaux de la banque.

Dans un environnement en perpétuelle mutation, la capacité d’adaptation est également cruciale. Nous espérons ainsi que l’enseignement et le monde académique se concentreront à l’avenir davantage sur le développement des compétences générales plutôt que sur l’assimilation de connaissances spécifiques. Ces dernières pourront être acquises sur le tas.

Par ailleurs, une carrière n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était auparavant. Grâce au développement de nombreux autres services, les banques peuvent offrir des carrières complètes au sein d’un même groupe mais les collaborateurs peuvent également travailler un certain nombre d’années en dehors du groupe, ce qui leur permet d’étoffer leurs compétences.

Sandra Wilikens - Chief Human Resources Officer BNP Paribas Fortis
Sandra Wilikens – Chief Human Resources Officer BNP Paribas Fortis
De nos jours, les travailleurs ne doivent pas seulement être capables de gérer la technologie, mais aussi le changement. Ce sont deux des compétences les plus importantes dans le secteur bancaire

Sandra Wilikens

Intégration et internationalisation

À l’heure de la guerre des talents, un tel plan de carrière personnalisé est devenu un argument de poids pour convaincre les collaborateurs de continuer à s’engager au sein du groupe. D’un point de vue stratégique, cela suppose d’atteindre une taille critique avec un panel d’activités et d’opportunités assez vaste. Nous continuons ainsi à investir dans notre coeur de métier, à diversifier nos activités par intégration verticale et horizontale, et à développer notre présence dans plusieurs pays.

À ce niveau, le marché unique des capitaux en Europe a grandement facilité les acquisitions transfrontalières. Ce qui nous a permis d’améliorer notre efficacité, pour la banque évidemment, mais aussi pour tous nos clients.

Vincent Lavry, Partner Financial Services, Business Performance Improvements (KPMG)

Les institutions financières sont engagées dans un processus de transformation digitale continu dans laquelle l’ expérience client et l’efficacité opérationnelle sont les principaux objectifs. A cet effet, une revue des processus opérationnels end to end bâtie sur des équipes pluridisciplinaires et mêlant les experts métiers, les méthodologies Lean et les technologies digitales sont les plus à même d’atteindre ces objectifs ainsi qu’une croissance récurrente des revenus.

Vincent Lavry, Partner Financial Services, Business Performance Improvements (KPMG)
Vincent Lavry, Partner Financial Services, Business Performance Improvements (KPMG)
Diversification et intégration, atouts de la banque de demain

Découvrez en ligne ce que les autres voices on 2030 ont à dire :

8/12/2022 – AXA NEXT – Jef Van In (CEO)

15/12/2022 – INVESTSUITE – Bart Vanhaeren (CEO)

22/12/2022 – MASTERCARD – Rigo Van den Broeck (EVP Cyber Security Innovation)

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