Dépenses impulsives ou culpabilité: l’impact émotionnel de l’enfance sur l’argent

Votre rapport à l’argent semble parfois imprévisible, voire déroutant. Pourtant, il pourrait contenir des indices révélateurs sur votre passé, affirme Vicky Reynal, psychothérapeute financière et autrice de Money on Your Mind. Comprendre ces dynamiques psychologiques pourrait être la clé pour corriger des habitudes de dépenses toxiques, rapporte CNBC.

Selon Vicky Reynal, psychothérapeute financière et autrice de Money on Your Mind, nos comportements financiers trouvent souvent leurs racines dans les expériences émotionnelles vécues durant notre enfance. «Ce que nous avons ressenti en grandissant influence directement la personne que nous devenons, y compris dans notre rapport à l’argent », explique-t-elle au site CNBC.

Une enfance marquée par la sécurité affective pourrait donner naissance à des adultes confiants, enclins à négocier des salaires à la hauteur de leurs compétences ou à savourer leurs réussites financières. À l’inverse, un passé teinté de négligence ou d’insécurité pourrait engendrer une faible estime de soi. Ce qui se traduit par des comportements financiers autodestructeurs, comme la culpabilité à l’idée de dépenser ou des achats impulsifs pour compenser un sentiment d’indignité. « L’enfant qui montre fièrement son dessin à ses parents reçoit, à travers leur réaction, un message sur la manière dont le monde réagira à ses efforts », illustre Reynal.

Entre rareté et abondance

La psychothérapeute souligne également que notre éducation financière est fortement influencée par l’environnement économique dans lequel nous avons grandi, en fonction qu’il ait été marqué par la rareté ou l’abondance. « Les personnes ayant grandi dans la rareté et qui ont réussi à s’en extraire conservent souvent ce que l’on appelle un mindset de rareté », analyse-t-elle sur le site d’information américain. Ce biais les pousse à penser qu’elles n’ont jamais assez, les empêchant de profiter pleinement de leurs acquis et générant une anxiété chronique autour des dépenses.

D’autres, ayant connu un milieu modeste mais qui ont atteint une certaine aisance financière, peuvent basculer dans l’excès inverse : des dépenses effrénées pour combler des manques liées à leur enfance ou offrir à leurs propres enfants ce qu’ils n’ont pas eu. « Dans leur quête de rattraper le passé, ils peuvent perdre de vue l’équilibre financier », ajoute Reynal à CNBC.

Pour la spécialiste, briser le cercle vicieux des habitudes financières toxiques passe par une introspection honnête. « L’auto-sabotage financier découle souvent de blessures émotionnelles profondes – colère, indignité, peur de l’autonomie », observe-t-elle. Identifier les schémas problématiques est une première étape essentielle.

Mettre fin à l’auto-sabotage financier

L’experte prend l’exemple de dépenses excessives en soirée : est-ce pour combler l’ennui ou atténuer la solitude ? En remplaçant ces habitudes par des alternatives plus saines, il devient possible de briser ce cycle destructeur.

Reynal partage aussi le cas d’un client qui épuisait toujours ses finances en milieu de mois. En creusant, elle découvre que cet échec répétitif masquait une peur : perdre l’excuse de contacter sa mère, dont il dépendait financièrement, et devoir reconstruire leur relation autrement.

« Poser des questions avec curiosité et bienveillance peut révéler les véritables motivations derrière nos choix financiers. Par exemple : “Quelle émotion devrais-je affronter si je cessais d’être généreux à l’excès ou si je cessais de m’auto-saboter financièrement ?” », conclut Reynal.

Une démarche introspective qui pourrait bien transformer votre rapport à l’argent.

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