Une étude de l’application MOSC, qui surveille en temps réel les fluctuations de prix sur les sites d’e-commerce, révèle que les prix en ligne évoluent avec une volatilité comparable – voire même supérieure – à celle des cryptomonnaies. Une révélation inédite qui questionne le mythe de la stabilité des prix en ligne.
Acheter une paire de baskets ou un lave-linge est-il devenu un acte risqué comme investir dans le bitcoin ou le dodgecoin ? On pourrait le croire suite à l’expérience menée par l’application MOSC, spécialisée dans la surveillance des prix sur les sites d’e-commerce. Elle révèle une vérité dérangeante : acheter un produit en ligne est devenu un acte spéculatif, au même titre qu’un placement en cryptomonnaie. « La seule différence ? Dans un cas, on le sait. Dans l’autre, on l’ignore » avance le fondateur de MOSC, Mathieu Guffens.
Il a réalisé une expérience aussi simple que parlante, en comparant l’évolution de deux portefeuilles fictifs de 5.000 euros chacun, constitués le 12 février dernier. Le premier a été investi dans trois cryptomonnaies populaires (bitcoin, ripple, dogecoin), le second a été dédié à l’achat de quatre biens de consommation courante : un vélo Décathlon, un lave-linge Darty, une paire de sneakers sur Zalando et une table sur La Redoute.
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Le choc des valeurs : +13,88 % pour l’e-commerce, -24 % pour les cryptos
Deux mois plus tard, les résultats sont révélateurs de la forte volatilité des prix en ligne. Le portefeuille crypto affichait une chute de -24 % (3.794,02 euros), tandis que celui consacré aux biens issus de l’e-commerce avait gagné près de 14 %, grimpant à 5.667,14 euros. Un résultat qui interroge : le commerce en ligne, perçu comme stable, linéaire, balisé par des promotions planifiées et souvent moins cher que dans un magasin physique, se comporte en réalité comme un actif spéculatif.

La variation s’explique par de nombreux facteurs commente MOSC : promotions éclair, algorithmes de tarification dynamique, gestion des stocks en flux tendus, voire ajustements automatisés à la demande. Autant de paramètres invisibles pour le consommateur, mais aux effets bien tangibles sur son pouvoir d’achat.
Le mirage du prix fixe
Dans l’imaginaire collectif, les prix en ligne sont synonymes de transparence. En réalité, ils sont devenus insaisissables, analyse MOSC dans son rapport. À l’inverse d’un produit en magasin dont le prix reste affiché plusieurs semaines, un article en ligne peut ainsi voir sa valeur évoluer plusieurs fois par jour — sans notification, ni alerte, ni justification. Résultat : l’acheteur ne sait plus vraiment s’il a payé le bon prix… ou s’il a été dupé par le timing. Plus dérangeant encore : cette instabilité s’installe dans les habitudes.
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Quand acheter pour avoir les meilleurs prix ?
MOSC propose via sa technologie de rééquilibrer la relation entre acheteur et vendeur, en informant les consommateurs du meilleur moment pour passer à l’achat, et en les alertant sur les hausses ou baisses de prix. Une forme d’assistance algorithmique face à des plateformes qui, elles aussi, s’appuient sur l’IA pour maximiser leur rentabilité.
Selon le fondateur de MOSC, le meilleur moment pour acheter en ligne est généralement en milieu de semaine, entre le mardi et le jeudi, et en dehors des périodes de forte demande, comme les week-ends, les fins de mois ou les événements commerciaux (Black Friday, soldes, etc.). On observe également que les prix ont tendance à baisser en soirée, lorsque l’activité sur les sites ralentit. MOSC recommande donc de suivre les produits sur plusieurs jours pour repérer les tendances de variation et d’utiliser des alertes de prix pour acheter au moment le plus avantageux.