Le “doom spending”, cette inquiétante tendance dépensière des jeunes

© Chatgpt

Un phénomène de consommation préoccupant émerge parmi la Génération Z et les Millennials : le « doom spending ». Les jeunes ont-ils renoncé à épargner ?

Le « doom spending » désigne la tendance, pour les jeunes, à dépenser de manière impulsive dans le luxe, les voyages ou encore des vêtements de créateurs. Cette tendance illustre parfaitement une dynamique économique où les jeunes adultes, confrontés à des défis tels que des niveaux d’endettement élevés et un marché immobilier inabordable, trouvent refuge dans la consommation. Pour ces jeunes, économiser n’a que peu de sens dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. “Beaucoup de personnes considèrent qu’elles ont peu d’influence et que la société est « condamnée » (doom en anglais).” Dans ce cadre, dépenser agit comme une forme de réconfort face à une perception pessimiste de l’économie et de l’avenir. Cela donne une illusion de contrôle dans un monde perçu comme chaotique. La pression sociale et un sentiment d’insatisfaction au travail alimentent encore cette tendance.

Plus d’un quart des Américains pratiqueraient le « doom spending »

Selon une étude d’Intuit Credit Karma, 96 % des Américains sont préoccupés par l’état actuel de l’économie, et plus d’un quart d’entre eux pratiquent le « doom spending » pour gérer leur stress. Ce phénomène n’est pas seulement américain ; il concerne les jeunes du monde entier. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à témoigner de leurs habitudes de consommation face à l’inflation et à l’incertitude politique. Le terme « doom spending » s’est fait connaître grâce à une vidéo TikTok de Maria Melchor. Sur son compte Firstgenliving, la jeune femme explique que « quand les gens demandent comment les jeunes peuvent se permettre certaines choses, je réponds que c’est parce que nous ne pouvons pas nous permettre autre chose. Acheter une maison ou fonder une famille est tellement inaccessible que nous dépensons cet argent pour ce qui peut l’être ».

@firstgenliving

#zillennial #dink problems

♬ original sound – Maria | FirstGenLiving
L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Au niveau mondial, une enquête révèle que 42,8 % des adultes estiment être dans une situation financière pire que celle de leurs parents. En Belgique aussi, une enquête de Humo montre que 47 % des jeunes craignent d’être moins bien lotis que leurs parents en termes de logement lorsqu’ils atteindront l’âge de 40 ans.

Une tendance surtout numérique pour l’instant

Le « doom spending » ne se répercute pas encore dans les statistiques. « Nous ne sommes certainement pas en crise économique. Nous maîtrisons l’inflation, le pouvoir d’achat reste stable et le comportement d’épargne de la population ne diminue pas non plus », explique Geert Sciot, porte-parole de la Banque nationale de Belgique (BNB) à De Standaard.

« Les médias sociaux insistent souvent sur l’augmentation des prix, en soulignant fortement les hausses et l’inflation ». Tout en oubliant que certains produits sont moins chers et qu’en Belgique, les salaires suivent l’indexation.

Comment lutter contre ce penchant ?

Comprendre ce qui motive un tel comportement et encourager une consommation plus responsable sont des étapes essentielles pour remédier à ce phénomène. Pour contrer le « doom spending », il est crucial de comprendre sa relation avec l’argent. Des habitudes d’achat malsaines peuvent découler d’une éducation financière déficiente. Et loin d’être anecdotique, le  « doom spending » a un effet bien concret : il réduit sensiblement le pouvoir d’achat futur.

Pour céder moins facilement à cette tendance, l’une des pistes est de ralentir le processus d’achat ou d’acheter de façon plus consciente. Pour éviter les impulsions d’achat, il est conseillé de :

  • Faire ses achats en magasin plutôt qu’en ligne.
  • Payer en espèces plutôt que par carte.
  • Utiliser des notifications bancaires pour se sensibiliser aux dépenses.
  • Prendre le temps de noter pourquoi vous souhaitez vraiment acheter cet article.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content