Acheter de la contrefaçon pour contrer des prix trop élevés, c’est aussi s’en prendre à l’économie… (infographie)

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Un tiers des Européens jugent acceptable d’acheter des produits de contrefaçon, révèle une étude de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Une tendance particulièrement marquée chez les jeunes. La contrefaçon a pourtant un impact social et économique important…

Sacs, chaussures, bijoux, cosmétiques… Acheter des copies conformes de biens de luxe à prix cassé, c’est forcément tentant! Et si les Européens sont de plus en plus conscients des risques et des conséquences de ces achats, la contrefaçon reste bien présente à tous les niveaux, même en Belgique. Il faut dire: à l’ère d’Internet, il est aujourd’hui bien plus simple de se procurer ces articles contrefaits depuis son salon.

Et malgré les vastes opérations de saisie de ces biens, la contrefaçon est encore plébiscitée par de nombreuses personnes. 31% des Européens estiment qu’il est toujours acceptable d’acheter des produits de contrefaçon. Et 13% des consommateurs belges déclarent même en avoir acheté intentionnellement au cours des douze derniers mois, selon l’EUIPO.

Les jeunes sont les plus enclins à se diriger vers ce type d’articles. Ainsi, 26% des Européens âgés de 15 à 24 ans se sont procuré volontairement de la contrefaçon. Pour justifier ce choix, les interrogés évoquent le prix trop élevé du produit authentique.

842.783 produits de contrefaçon interceptés en 2022

En 2022, les autorités belges ont stoppé la vente de 842.783 produits de contrefaçon, soit presque deux fois moins qu’en 2021 (1.866.334 biens saisis). Une baisse qui se justifie par deux opérations de saisie importantes réalisées en 2021, qui ont permis à elles seules d’intercepter 1.026.000 paquets de cigarettes contrefaites. « Si l’on exclut ces deux saisies de 2021, on peut dire que le nombre total de contrefaçons est resté à peu près le même », nous explique Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances.

Au total, la vente de ces biens a été estimée à une valeur de 89.113.009 euros. Soit une augmentation d’environ 36% par rapport à 2021, où la valeur totale des biens contrefaits était alors estimée à 52.890.775 euros. Parmi les articles de contrefaçon qui ont circulé le plus en Belgique l’année dernière, on retrouve les jeux, les médicaments et les vêtements.

« La catégorie des parfums et cosmétiques a presque quintuplé par rapport à 2021. Cette augmentation considérable est due à deux grandes saisies de parfums de marques différentes (11.127 pièces et 33.495 pièces) effectuées dans le port d’Anvers », nous précise encore la porte-parole du SPF Finances. « Dans la catégorie des GSM et des accessoires GSM, nous constatons également un quasi-doublement par rapport à 2021. Il s’agit principalement d’une augmentation spectaculaire des populaires AirPod d’Apple. Du côté des médicaments, les chiffres ont eux aussi presque doublé. Au total, 1740 constatations ont été effectuées, contre 866 en 2021. Presque tous les cas concernent le Viagra et, dans une moindre mesure, le Cialis. »

Un manque à gagner estimé à 1,5 milliard d’euros en Belgique

Pourtant, le commerce de produits de contrefaçon représente un risque socio-économique non négligeable. Et les Européens en sont bien conscients: 80% d’entre eux considèrent que l’achat de produits de contrefaçon nuit aux entreprises et aux emplois. « Cela nuit à la croissance économique, en réduisant les revenus des entreprises et en sapant leur motivation à innover. Dans le même temps, la contrefaçon devient une source importante de revenus pour les groupes criminels organisés », détaille l’EUIPO. Deux tiers des Européens considèrent même la vente de ces produits comme une menace pour la santé, la sécurité et l’environnement.

En Belgique, le manque à gagner annuel dû à la contrefaçon et au piratage est estimé à 1,5 milliard d’euros, ce qui équivaut à 5% des ventes dans 11 secteurs-clés (dont les cosmétiques; les vêtements; le sport; les jeux; les smartphones…). La valeur totale du manque à gagner en termes de ventes s’élève à 133 euros par citoyen belge et par an, selon une autre étude de l’EUIPO datant de 2018.

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