Comment arrondir ses fins de mois grâce à son hobby ou sa passion ?

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Il existe différentes manières de travailler davantage pour arrondir vos fins de mois. Outre les Flexi-job, les activités d’indépendant complémentaire ou le travail associatif, vous pouvez aussi transposer votre passion ou hobby en revenus. Mais attention à rester dans les clous.

Gagner de l’argent en faisant ce que vous aimez. Ou comment joindre l’utile à l’agréable transformant votre hobby ou votre passion une source de revenus. Vous adorez le yoga, le jardinage ou encore le tricot et vous souhaitez gagner quelques euros supplémentaires en donnant des cours, arrangeant les jardins de vos voisins ou vendant des belles écharpes pour l’hiver ?  C’est possible, mais pas à n’importe quelles conditions.

Prestations occasionnelles et revenus divers

Une première piste est les prestations occasionnelles. Ces prestations occasionnelles offrent cependant le double avantage de n’exiger aucune cotisation sociale et d’être taxée à un taux fixe de 33 % après déduction des frais éventuels (un revenu professionnel peut être taxé jusqu’à 50 %). On les indique dans “revenus divers” sur sa feuille d’imposition ( dans la partie 2 de la déclaration d’impôt au cadre XV (« Revenus divers »), code 1200/2200 (« Bénéfices ou profits de prestations, opérations, spéculations ou services fortuits ou occasionnels »).

Les influenceurs ont désormais leurs propres règles.

Néanmoins, pour être considérée comme occasionnelle, l’activité doit être :

–             limitée

–             sortir du cadre de l’activité professionnelle principale

–             ne pas demander de gros investissements

On le voit, le concept est un peu flou donc sujet à interprétation. Et la frontière est parfois tenue.  L’idée est donc de rester raisonnable et d’opter pour la prudence. Car si le fisc estime que vous exercez trop souvent cette activité secondaire ou qu’elle est trop proche de votre activité principale, ce revenu peut être qualifié en revenus professionnels. Vous risquez alors d’être plus lourdement taxé puisque ces revenus occasionnels seront ajoutés à vos autres revenus professionnels. De plus, vous risquez de devoir rembourser les cotisations sociales.

L’économie collaborative et le secteur associatif

Une autre piste est l’économie collaborative. Par exemple via une plateforme reconnue (la liste se trouve ici). Une autre option est le travail dans le secteur associatif ( principalement le secteur sportif ou culturel). Entraîneur sportif, gardien, moniteur, etc. : Les emplois possibles peuvent être retrouvés ici

Ici aussi, il y a quelques subtilités fiscales :

En principe, jusqu’à 7.460 EUR/an (montant indexé pour 2024) le contribuable bénéficie d’un régime fiscal avantageux puisque ces revenus ne sont imposés qu’à 10%  (20% mais déduction de 50% de frais forfaitaires). Par contre un euro de plus et c’est la soupe à la grimace, puisque le montant total sera alors considéré comme un revenu professionnel et taxé en conséquence (le taux est progressif et peut atteindre 50%) a cela se rajoutera aussi les cotisations de sécurité sociale.

Attention aussi au fait que le plafond est global. Ce qui veut dire que les revenus issus de l’économie collaborative et du secteur associatif sont cumulés). Ces 7460 euros comprennent aussi les éventuels chèques-repas et autres avantages.

Ensuite, dans le secteur associatif, il n’y a pas que le revenu qui est plafonné, le nombre d’heures est aussi limité. Pour les clubs sportifs c’est 450 heures par an, pour le secteur culturel c’est 300 heures par an. Cette formule n’est aussi accessible qu’aux personnes travaillant au minimum un 4/5e temps en tant que salarié.

Ce type d’activité complémentaire a aussi des restrictions. Vos prestations dans le cadre de l’économie collaborative ou associative ne peuvent pas se rapprocher de votre activité d’indépendant. Les chômeurs en sont aussi exclus sous peine de perdre leur allocation. Les pensionnés doivent aussi se méfier du fait que cela peut avoir un impact financier sur la pension. Par contre, il leur est possible, contrairement aux indépendants et aux salariés, d’effectuer un travail associatif chez leur ancien employeur.

Vendre des objets d’occasion

Une autre source de revenus peut être de se lancer dans la vente occasionnelle d’objet, par exemple sur Vinted ou sur des brocantes.

Depuis le 1er janvier 2024, les plateformes de vente en ligne sont tenues de communiquer les informations financières de certains de leurs utilisateurs au SPF Finances, via le e-service MyMinfin. Des sites comme Vinted  (mais aussi eBay, 2èmemain ou Etsy ) doivent  déclarer à l’administration fiscale les informations (nom, numéro de registre national…) des vendeurs qui ont réalisé plus de trente ventes sur l’année ou des transactions pour un montant total supérieur à 2.000 euros. Cela ne veut pas dire que si on est un gros vendeur on est obligatoirement taxé. Cela signifie simplement que l’on entre dans une zone grise, car la législation ne limite ni le nombre de transactions, ni le montant maximum. Pour être taxé, il faut que cela sorte de la gestion normale d’un patrimoine privé.  Concrètement, il s’agit de biens qu’en tant que vendeur privé, vous n’avez pas achetés, produits ou cultivés dans le but de les vendre.

Ce n’est que si l’activité semble fréquente et professionnelle, soit lorsqu’on achète des objets pour les revendre, que le revendeur sera alors soumis à l’impôt. Si ce n’est pas son activité principale, il sera taxé à 33%. Si le vendeur est régulier et professionnalisé, les revenus sont soumis à des taux d’imposition progressifs, pouvant grimper jusqu’à 50% si la tranche de 41.360€ est dépassée. Ce à quoi se rajouteront encore des amendes si le fisc estime qu’il y a eu volonté de masquer les revenus.

Sur les brocantes, c’est le même principe. Vous ne pouvez vendre que des choses d’occasion et des biens en surplus avec le même principe de gestion normale de votre propre patrimoine. Si vous organisez des ventes chaque semaine, vous serez vite suspecté de commerce.

Gagner de l’argent avec les plateformes de location

Vous ne devez pas toujours vendre pour gagner de l’argent. Louer est aussi un moyen de se faire un peu d’argent. Vous pouvez louer votre résidence secondaire ou une partie de votre maison via Airbnb ou Belvilla par exemple. Mais vous pouvez aussi être plus original en  louant d’autres biens. Par exemple votre camping car (Goboony ou Blue Campers (site belge en néerlandais), votre voiture (Cozywheels ou Getaround), votre vélo électrique, votre taille haie (Qijco) votre piscine (Swimmy) , ou une partie de votre jardin (Campspace) ou même votre allée ou votre parking MyFlexiPark. Il existe une plateforme de location en ligne pour à peu près tout.

On notera que le raisonnement des autorités fiscales reste le même pour ce type de service. Pour rappel : tant que les revenus relèvent de ce que l’on appelle la « gestion normale du patrimoine privé », vous ne devez pas d’impôt. Si ce n’est pas le cas, les revenus sont taxés comme revenus divers à 33 % ou éventuellement comme revenus professionnels aux taux progressifs avec un maximum de 50 % si le fisc considère vos activités de location comme une activité principale.

Changement pour la prestation artistique

Depuis le 1er janvier 2024, le « régime des petites indemnités » (RPI) n’existe plus. C’est la conséquence de la loi du 16 décembre 2022 sur la Commission du travail des arts et l’amélioration de la protection sociale des artistes. Le RPI est remplacé par l’« indemnité des arts en amateurs » (IAA). C’est un paiement financier pour des travaux artistiques commandés. Il peut s’agir de la création ou de l’exécution d’une œuvre artistique. Les activités technico-artistiques et de soutien artistique sont exclues. Elle est donc destiné à des représentations occasionnelles et de petite envergure, souvent caractéristiques du secteur des arts amateurs. Aucun impôt ni aucune cotisation de sécurité sociale n’est perçue sur l’IAA. L’IAA limite les paiements à 70 € par événement (avec un plafond de 500 € par an), sous un contrôle strict de l’ONSS via la plateforme Working in the Arts.

Quid du statut d’indépendant complémentaire ?

Pour bénéficier de ce statut, vous devez prester au moins 50% du nombre d’heures d’une fonction à temps plein (plus ou moins 19 heures par semaine) et prester au minimum 235 heures par trimestre. Ensuite, ce statut  demande les mêmes obligations sur le plan social, fiscal et comptable qu’un indépendant à titre principal.

Si vous êtes déjà indépendant, vous pouvez multiplier les activités que vous exercez sous ce statut via une petite formalité auprès de votre secrétariat social. Comptez plus ou moins 100 euros. Attention toutefois au fait que certaines professions sont réglementées.

Si vous êtes à la recherche d’emploi, vous pouvez faire appel au Tremplin-indépendant, un avantage qui est accordé pour 12 mois, calculés de date à date, à partir du début de l’activité ou à partir du moment où cet avantage est sollicité. Il ne peut pas être prolongé.  Vous pouvez cumuler les revenus de l’activité exercée dans le cadre de l’avantage « Tremplin-indépendants » avec les allocations, mais dans une mesure limitée. Le montant journalier de votre allocation de chômage sera diminué de la partie du montant du revenu journalier de l’activité accessoire qui dépasse 17,38 euros.

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