Combien pouvez-vous épargner sans payer d’impôts sur les intérêts ?
Le revenu de votre compte épargne est taxé s’il dépasse les 1020 euros. Mais attention si vous avez plusieurs comptes ou si celui-ci est non réglementé.
La plupart des Belges ne sont pas taxés sur les revenus qu’ils touchent de leur compte épargne. Le plafond de 1020 euros par contribuable n’étant que rarement atteint, l’épargne reste donc souvent sponsorisée fiscalement. Concrètement en dessous de ce plafond le rendement brut correspond au rendement net. Au-delà, il faut payer 15% de précompte mobilier. Résumé comme cela, cela peut sembler simple, mais quelques subtilités compliquent néanmoins la donne.
Par contribuable et cumulé
Cette exonération jusqu’à 1020 euros vaut par contribuable et non par compte. Cela signifie que vous devez additionner les montants de tous vos comptes épargnes (aussi ceux de vos enfants mineurs). Comme les banques ne regardent que par compte pour prélever à la source le précompte immobilier (15%), il s’agit donc d’être attentif. Ce même précompte immobilier ne sera en effet pas prélevé à la source si ce montant vient de plusieurs banques. Une banque ne sait en effet pas combien d’intérêts vous percevez auprès d’une autre institution financière. Si, par exemple vous recevez 600 euros de revenus dans une banque et 524 dans une autre, c’est à vous de calculer ce qui dépasse (100 euros dans notre exemple) et de le déclarer dans votre déclaration à l’impôt des personnes physiques. Dans cette optique panacher son compte épargne sur plusieurs banques n’a que peu de sens puisque la limite fiscale est globale.
Par contre, si le compte est à deux noms (si vous êtes marié ou cohabitant légal, mais ça vaut aussi si vous êtes frère ou soeur), ce montant est doublé (2040 euros).
Une différence entre les comptes épargnes réglementés et ceux qui ne le sont pas
La plupart des comptes épargnes sont des comptes réglementés, soit qui répondent à des règles strictes définies par la loi. À côté de ces comptes existent également des comptes non réglementés. La plus grosse différence entre les deux est que les intérêts perçus des seconds font l’objet d’un impôt de 30 % (précompte mobilier) dès le premier euro de revenu. Ainsi un intérêt de 1 % sur un compte d’épargne non réglementé devient, après retenue du précompte mobilier, un intérêt de 0,70 %. Une chose à garder à l’esprit quand on compare les taux d’intérêt.
N’oubliez pas non plus de déclarer vos comptes à l’étranger ni de les mentionner dans votre déclaration fiscale. Comme le secret bancaire n’est plus de mise, il n’y a pratiquement aucune chance que ceux-ci soient « oubliés » par l’état. Et comme le plus souvent l’institution financière ne prélève pas le précompte mobilier belge, vous devrez indiquer le revenu imposable dans votre déclaration.
La hausse des taux d’intérêt a un impact
Durant des années, avec de taux très bas, il fallait déjà avoir une belle épargne pour que le rendement soit taxé. Ainsi, quand les taux ne dépassaient que très rarement le minimum légal de 0,11%, l’épargne devait dépasser 891.000 euros avant d’être taxée. Mais avec la hausse des taux des deux dernières années, on arrive aujourd’hui beaucoup plus vite à ce plafond fiscal. Ainsi avec des taux combinés (rente de base+ prime de fidélité) pouvant atteindre 3 %, l’épargne maximale ne pourra pas dépasser 34 000 euros sous peine d’être taxée. Si on prend 2% de taux combinés (une moyenne largement représentée), l’épargne ne doit pas dépasser les 51.000 euros. Enfin si le taux est de 0,75% (l’un des plus bas du marché pour un compte épargne de type A), le solde maximal est de 136.000 euros.
On notera aussi que si les taux directeurs devaient baisser en juin en zone euro, cela ne signifie pas forcément que cela fera baisser rapidement les taux d’intérêt. Malgré le fait que cela s’est déjà produit dans le passé (en 2008 et en 2009), les prévisions à ce sujet sont incertaines. En sachant que les premiers produits d’épargne touchés devraient être les comptes à terme et les bons de caisse, il est tout à fait possible que les taux des comptes d’épargne restent stables
Plus facile de comparer les comptes épargnes
Depuis le 15 janvier 2024, un protocole d’accord signé entre la secrétaire d’État Alexia Bertrand et Febelfin entre en vigueur. L’idée est d’améliorer les comparaisons entre comptes d’épargne. Chaque banque ne pourra plus proposer que quatre comptes d’épargne différents. Trois catégories de comptes d’épargne ont aussi été créées :
A : des comptes avec un taux d’intérêt de base et une prime de fidélité, sans autres conditions.
B : des comptes d’épargne avec des conditions de montant (minimum ou maximum).
C : des comptes épargne liés à une catégorie d’âge (par exemple pour les jeunes).
Pour les comptes d’épargne appelés à disparaître, les banques ont ou devront proposer à leurs clients, au plus tard le 30 avril 2024, de convertir ces comptes en adoptant une autre formule d’épargne. Ce transfert devra avoir été opéré au plus tard le 1er juillet 2024.
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