Bourses: la confiance morose des investisseurs offre des opportunités

Warren Buffet est clair: "Be fearful when others are greedy and greedy when others are fearful." (Soyez prudent lorsque les autres sont avides et avide lorsque les autres sont prudents). © Isopix

La confiance des consommateurs et des investisseurs n’a jamais été aussi faible en Europe. De nombreuses opportunités s’offrent ainsi aux investisseurs à qui le risque ne fait pas peur.

De nouveaux chiffres sur la confiance des consommateurs européens seront publiés en milieu de semaine. Cependant, la Commission européenne a déjà présenté un aperçu la semaine dernière et il était dramatique. La confiance des consommateurs a plongé à son point le plus bas depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020. Elle se situe juste au-dessus des niveaux de la crise de l’euro en 2012 et de la crise financière en 2008. Nous en apprendrons encore davantage cette semaine. La confiance des consommateurs reste un important indicateur de l’économie et de l’activité des entreprises.

Début du mois, nous avons pu observer une tendance similaire concernant la confiance des investisseurs dans la zone euro. Selon la société de données allemande Sentix, qui réalise régulièrement de grandes enquêtes auprès des investisseurs, la confiance des investisseurs a enregistré sa plus forte baisse mensuelle de ces 20 dernières années, plus forte que lors des crises dotcom, financière et de l’euro.

Inutile de chercher plus loin, la guerre en Ukraine est la principale responsable de cette chute. Mais les investisseurs devraient se demander si l’impact économique de cette guerre sur l’Europe sera aussi important que celui de la crise financière ou de la crise de l’euro. Ils semblent tomber dans le piège consistant à transférer les souffrances humaines d’une guerre vers les marchés boursiers, où les dommages ne seront pas nécessairement aussi importants. L’histoire nous montre qu’à moyen et long terme, les guerres n’ont pas un impact trop important sur les marchés boursiers.

Toutefois, chaque guerre est unique. Nous ne pouvons pas appliquer les conclusions des guerres précédentes à la situation actuelle. Le conflit en Ukraine pèsera davantage sur l’économie européenne et s’inscrit dans un contexte macroéconomique particulier, marqué par une inflation persistante et des banques centrales hésitantes. Comme nous l’avons écrit à de nombreuses reprises ces dernières semaines, tous ces facteurs provoquent une volatilité sans précédent.

Cette confluence d’événements donne aux investisseurs européens une overdose d’émotions à gérer. Le psychologue et expert en comportement Daniel Crosby– dont le livre The Behavioral Investor est un ouvrage incontournable pour tout investisseur — expliquait la semaine dernière au Trends Investment Summit comment les investisseurs peuvent se prémunir contre les quatre pièges psychologiques, dont l’émotion fait partie. “Mettez davantage l’accent sur votre système d’investissement que sur les résultats” et “ne vous compliquez pas trop les choses” font partie de ses conseils.

Son conseil le plus pertinent était peut-être que le degré d’aise est une boussole importante pour les investisseurs : une personne est souvent sur la bonne voie lorsqu’elle fait face à une décision qui lui demande beaucoup de réflexion. Le gestionnaire de fonds Tobias Carlisle a un jour déclaré : “Lorsque je regarde mon portefeuille et qu’il me met mal à l’aise, voire me donne la nausée, je sais que je suis sur la bonne voie.”

Warren Buffett est encore plus clair : “Be fearful when others are greedy and greedy when others are fearful.” L’enquête Sentix montre que les investisseurs européens sont submergés par l’angoisse, et les opportunités sont donc nombreuses pour les investisseurs à l’estomac solide.

Bien sûr, il faudra attendre les résultats du premier semestre pour se faire une idée de l’impact de la guerre en Ukraine sur les bourses. Toutes ces craintes ont fait passer le Stoxx Europe 600 sous son ratio cours/bénéfice moyen historique pour les 12 prochains mois. Il se peut qu’il chute davantage ou qu’il oscille sous sa moyenne historique pendant un certain temps, mais à mesure que le contexte macroéconomique et géopolitique de l’Europe se précise, on peut s’attendre à ce que les valorisations européennes reviennent vers leur moyenne historique.

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