Consultez l’historique des dégâts des tempêtes et inondations dans votre commune

Les dégâts des inondations de 2021 s’étaient montés à 2 milliards d’euros. © belgaimage

Assuralia, la fédération des assureurs, lance un moniteur qui évalue les dommages climatiques – inondations et  tempêtes – par commune.

Si une inondation extrême devait se produire aujourd’hui comme ce fut le cas en Wallonie en juillet 2021, ce serait le chaos total et l’incertitude quant à l’indemnisation des victimes.

Voilà le signal d’alerte des assureurs en marge de la présentation de « leur moniteur de dommages climatiques ». Sur base des données des assureurs provenant d’Assuralia, la fédération des assureurs, soit la quasi-totalité du marché de l’assurance en Belgique, a développé un moniteur des dommages climatiques.

Accessible sur le site internet de la fédération sectorielle, il permet de consulter, commune par commune, les dégâts aux habitations, commerces, entreprises et véhicules causés en Belgique par les tempêtes et inondations au cours des 10 dernières années. Les données ne prennent pas encore en compte les dommages dus aux sécheresses, fréquentes ces dernières années en Belgique, mais ce devrait être le cas à terme.

Pas le but d’augmenter les primes

Le baromètre permet de consulter les données relatives au nombre de sinistres, mais aussi au coût assuré des dommages. Il offre aussi des outils de comparaison. Le baromètre se veut un outil de prévention et de sensibilisation à destination des particuliers et des pouvoirs publics, singulièrement les communes. “Cela peut les aider à faire des choix avisés dans leur politique de prévention. Pour les habitants, cela peut constituer une prise de conscience pour envisager des mesures qui permettent de protéger davantage leur habitation”, explique le CEO d’Assuralia, Hein Lannoy. Il a cependant assuré au cours de la conférence de presse de présentation de l’outil en ligne, que le but de ce moniteur “n’est pas de faire augmenter les primes d’assurance.” “Les assureurs ont déjà leurs propres statistiques pour leur permettre de calculer leurs primes”, explique-t-il.

Recherche sur le changement climatique

© AFP

Les données du moniteur des dommages climatiques serviront également à la recherche et à l’analyse des risques et coûts que font peser les changements climatiques en Belgique. Le Cerac, le Centre d’analyse des risques du changement climatique, utilise d’ailleurs les données des assurances pour évaluer les coûts engendrés par le dérèglement climatique. Les données du moniteur reposent en effet sur les indemnisations payées par les assureurs et non sur le coût total d’une catastrophe climatique.

Ainsi, lors des inondations de l’été 2021 en Wallonie, les dommages assurés s’élevaient à 2,5 milliards d’euros, mais le coût total, en tenant compte des dégâts aux infrastructures publiques par exemple, a été estimé au double, soit quelque 5 milliards d’euros. « Le risque de dommages climatiques ne fera qu’augmenter », prévient le CEO d’Assuralia, qui met à nouveau en garde contre l’augmentation de la non-assurabilité.

Aujourd’hui, aucun cadre juridique ne prépare notre pays pour les dommages causés par des catastrophes naturelles majeures. « Si une catastrophe comme la bombe à eau de 2021 en Wallonie se produit aujourd’hui, c’est le chaos total et l’incertitude qui règnent. Personne ne peut dire aujourd’hui aux victimes combien elles peuvent compter en cas de catastrophe naturelle majeure », a déclaré la porte-parole d’Assuralia Barbara Van Speybroeck.

Aujourd’hui, les assureurs ne peuvent intervenir qu’à hauteur de 1,6 milliard d’euros. Il s’agit d’un plafond légal. « Mais si nous devions subir un tel bombardement d’eau à Gand aujourd’hui, les dégâts seraient estimés à 9 milliards d’euros », avance Barbara Van Speybroeck.

Indemniser complètement et rapidement  

Le secteur demande au gouvernement de mettre en place une réglementation légale permettant d’indemniser les victimes de catastrophes naturelles majeures le plus rapidement et le plus complètement possible.

Il y a un an, Lannoy avait déjà prévenu dans une interview à nos confrères du Trends que le nombre de demandes d’indemnisation liées à des catastrophes naturelles avait augmenté d’un tiers par rapport à l’année précédente. Il plaidait alors pour une plus grande coopération avec le gouvernement afin de couvrir les coûts et de maintenir les primes à un niveau abordable pour les citoyens.

Des conseils pour protéger son habitation

Assuralia a donné dans la foulée en collaboration avec la fédération de la construction Embuild, une liste de conseils pratiques destinés aux particuliers afin de protéger leur habitation contre les inondations. Il s’agit, par exemple, de dispositifs au niveau de la ventilation ou du soupirail, de la pose de barrières anti-inondation temporaires, de surélever les seuils et dalles, de constructions sur pilotis… Selon Assuralia, “nous n’en sommes pas encore là”, mais il n’est pas exclu, à l’avenir, que les assurés soient invités à prendre certaines de ses mesures pour protéger leur bien.

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