Baisser les prix pour prolonger l’ère du pétrole

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Selon les spécialistes, le récent rebond du prix du pétrole devrait s’avérer provisoire, l’offre restant excédentaire alors que l’Arabie saoudite entend forcer le monde à consommer plus de pétrole plus longtemps.

Rebond temporaire

Profitant de l’annonce d’une probable baisse de la production de pétrole aux États-Unis en mai et d’une hausse moins importante que prévu des stocks de brut américains la semaine dernière, le baril de pétrole a fortement rebondi jusqu’à 64 dollars, un plus haut depuis la mi-décembre. Ann-Louise Hittle, analyste chez Wood Mackenzie, s’attend toutefois à ce que ce rebond soit très temporaire, en priorité car tout redressement du prix de l’or noir incite les producteurs à extraire à nouveau davantage de brut.

Pas d’adaptation de l’offre

Il y a mois, Bob Iaccino, Stratégiste chez Tethys Partners, évoquait déjà un rebond avant une chute à 35 dollars le baril. Une prévision induite par le déséquilibre du marché pétrolier. La demande se veut poussive à l’image de l’économie mondiale, l’Agence internationale de l’énergie misant sur une croissance de la consommation de pétrole d’un peu plus de 1%. L’offre est par contre soutenue par le développement de nouvelles filières, à commencer par le pétrole de schiste aux États-Unis. La Russie atteint également des niveaux de production record. La perspective d’un accord avec l’Iran pourrait encore davantage déséquilibrer le marché pétrolier où l’on constate que l’offre ne s’adapte pas réellement à la demande. Les analystes de Wood Mackenzie ont constaté qu’à peine 1,6% de la production mondiale, soit moins que la suroffre actuelle, serait déficitaire (en termes de balance de trésorerie) avec un baril à 40 dollars.

Prolonger l’ère du pétrole

L’Arabie Saoudite a récemment dévoilé que sa production avait augmenté de 0,66 million de barils par jour en mars malgré des prix faibles. Le premier exportateur mondial maintient ainsi le cap alors que le plongeon du prix du brut avait été accentué par la décision de l’OPEP, dont il est le principal membre, de ne pas abaisser ses quotas en novembre dernier. L’Arabie Saoudite pourrait en fait surtout viser à prolonger l’ère du pétrole selon une étude de l’agence Bloomberg. Les analystes de Bank of America estiment ainsi que le pic de demande mondiale de pétrole pourrait être repoussé de 2025 à 2030 aux cours actuels du brut.

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