Avoir des actions et des obligations n’est plus la meilleure diversification : dans quoi investir ?
Pendant longtemps, les actions et les obligations ont été considérées comme la paire parfaite pour réduire le risque global d’un portefeuille. Depuis peu, ce n’est plus le cas. Les investisseurs doivent chercher d’autres actifs qui les aideront à contrôler le risque dans leur portefeuille. Lesquels choisir ?
La diversification est le seul repas gratuit est un dicton bien connu dans le domaine de l’investissement. C’est Harry Markowitz, prix Nobel et fondateur de la théorie moderne du portefeuille, qui l’aurait créé. L’idée de base est que cela ne coûte rien de diversifier son portefeuille entre différentes positions, mais que cette stratégie permet de réduire le risque global de son portefeuille.
Or, il existe cinquante nuances de diversification. Vous pouvez diversifier au sein des classes d’actifs, en achetant dix actions ou obligations au lieu d’une. Toujours au sein de ces catégories d’actifs, vous pouvez vous répartir entre différents secteurs et régions. Vous pouvez également diversifier votre portefeuille en investissant dans différentes classes d’actifs.
Pendant très longtemps, les actions et les obligations ont constitué le couple de diversification idéal. Lorsque les cours de l’une baissaient, ceux de l’autre se maintenaient ou augmentaient, et inversement. Il y avait une corrélation négative.
Mais ce n’est plus le cas. La prime à la diversification du tandem actions-obligations a donc disparu. En 2021, la corrélation entre les deux est passée de négative à positive. En d’autres termes, les cours des actifs n’évoluent plus en sens inverse, mais dans la même direction. L’effondrement des prix des actions et des obligations en 2022 a douloureusement mis en évidence ce renversement de tendance.
Investissements alternatifs
Les stratégistes du gestionnaire d’actifs Carmignac l’évoquent également dans leurs perspectives pour le second semestre. Selon eux, ce revirement est lié à la nature de l’inflation. Alors qu’auparavant elle était principalement alimentée par la demande, l’inflation est aujourd’hui surtout le jouet d’éléments liés à l’offre, tels que les chocs sur les prix des matières premières, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les développements géopolitiques. Selon eux, cela permet à l’inflation de rester persistante même si la demande dans l’économie s’affaiblit. Dans ce contexte, la combine de diversification que constituent les actions et les obligations est en fait devenu un piège de diversification.
Les investisseurs en actions qui cherchent à réduire le risque global de leur portefeuille en le diversifiant devraient donc désormais regarder ailleurs. Pour absorber le risque d’inflation, les stratégistes de Carmignac mettent en avant l’or, les matières premières et les actions de valeur. Ces actifs ne sont pas corrélées au marché des actions dans son ensemble, mais ils sont très volatiles. Il faudrait alors compenser cette volatilité par des actions de haute qualité dans les secteurs de la technologie et de la pharma.
Chez JP Morgan, les stratèges pensent que l’inflation sera plus présente dans les années à venir qu’au cours des 20 dernières années et ne considèrent plus les actions et les obligations comme la paire parfaite. Ils estiment qu’on pourrait trouver refuge dans des classes d’actifs alternatives, telles que l’immobilier ou les infrastructures.
En ajoutant un panier d’investissements alternatifs à un portefeuille, les investisseurs peuvent réduire la volatilité de leur portefeuille. Un tel portefeuille offre des rendements moyens à long terme plus élevés.
Dans le segment des investissements alternatifs, la performance de l’immobilier et des transports est la moins corrélée, ou la plus négativement corrélée, avec un portefeuille mixte classique d’actions et d’obligations.
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