AstraZeneca orphelin de Pfizer

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Le groupe pharmaceutique britannique voit de plus en plus s’éloigner la perspective d’un rachat par Pfizer, qui a trouvé une solution de rechange dans le cancer avec Merck KGaA, et avec elle son importante prime spcéculative.

Bonus fiscal à risque

La dernière offre de Pfizer valorisait AstraZeneca à 55 livres par action, soit un total de 69,4 milliards de livres, ou l’équivalent de près de 20 fois son bénéfice par action attendu pour cette année. La générosité du géant américain s’expliquait notamment par la possibilité de réaliser une inversion fiscale qui lui aurait permis d’économiser près de 2 milliards de dollars d’impôts par an sur ses propres activités. Cet incitant a toutefois partiellement disparu avec le durcissement des règles en matière d’inversion fiscale décidé par l’administration Obama et surtout, les discussions au Congrès sur une refonte plus importante du système.

Lot de consolation

En rachetant AstraZeneca, Pfizer visait également son portefeuille d’anticancéreux en développement sur la base de l’immunothérapie. Le groupe américain vient toutefois d’annoncer un partenariat avec Merck KGaA en la matière, un accord prévoyant un paiement de 850 millions de dollars à la signature, des versements d’étape de jusqu’à 2 milliards de dollars et des royalties sur les ventes éventuelles. La possibilité que Pfizer courtise de nouveau AstraZeneca à partir du 26 novembre (fin de la période de non approche imposée par la loi britannique) est donc réduite, d’autant plus qu’une reprise de Merck KGaA serait moins onéreuse.

Prime toujours conséquente

Au cours actuel de 45,30 livres, AstraZeneca vaut plus de 16 fois son profit, un multiple supérieur à la moyenne du secteur même si les géants suisses Roche et Novartis valent plus de 18 fois leurs bénéfices. Le groupe britannique affiche toutefois des perspectives nettement moins favorables, ses résultats étant appelés à stagner jusqu’en 2017 sous l’effet de la perte de brevets majeurs. AstraZeneca vise ensuite à renouer avec la croissance tablant sur une croissance cumulée de 75% entre 2013 et 2023 mais ces perspectives dépendent largement de médicaments toujours en développement, notamment dans le domaine de l’oncologie.

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