Vendre un bien immobilier après le confinement: bonne ou mauvaise idée?

Jonathan Pham, co-fondateur de l'agence immobilière We Invest © dr

Ce samedi 13 février, les agences immobilières reprenaient du service. Elles peuvent à nouveau accompagner leurs clients lors de visites de biens immobiliers en présentiel.

Avec ces visites qui sont à nouveau autorisées, on peut se poser la question : est-ce le bon moment pour vendre sa maison ou son appartement ? Vaut-il mieux postposer si ce n’est pas urgent, ou au contraire foncer sans plus attendre ?

Nous faisons le point avec Jonathan Pham, co-fondateur de l’agence immobilière We Invest.

De but en blanc, pour vous, vendre maintenant son bien immobilier : bonne ou mauvaise idée ?

Pour moi c’est une très bonne idée de vendre maintenant un bien si tel est le projet ! Le marché est actuellement fortement à la demande, ce qui va soutenir les prix à la hausse, selon la loi de l’offre et le demande.

De plus, avec les confinements, les acheteurs potentiels ont eu plus de temps pour rechercher et cibler ce qu’ils veulent vraiment, pour en discuter entre eux, pour faire déjà certaines démarches. Ils sont donc très motivés.

Vous attendez-vous à une forte augmentation des propositions de vente avec la réouverture?

Nous ne nous attendons pas forcément à un rush des propositions de vente. En fait, les personnes désireuses de vendre n’ont pas attendu cette réouverture du 13 février : les ventes continuaient. C’étaient les visites qui étaient impactées, mais les ventes continuaient via des visites virtuelles des biens proposés, des photos en 3D,… Bref, avec tous les moyens que la technologie met à notre disposition pour exercer notre métier.

Je ne pense donc pas que cela bougera de manière significative, mais ce qui est certain, c’est que depuis samedi les visites sont grandement facilitées, surtout quand il s’agit de faire visiter un bien qui est habité. Les locataires sont parfois frileux pour ouvrir leur porte.

Pensez-vous que les acheteurs vont suivre ou bien resteront-ils dans une attente prudente ?

Pour moi, il y a deux types d’acheteurs potentiels: ceux qui malheureusement ont été fortement touchés par la crise sanitaire et qui se montreront très prudents. D’autant que les banques ont resserré la vis quant à l’octroi de crédits hypothécaires.

Et puis les autres, ceux qui n’ont été que peu ou pas touchés financièrement par cette crise, et qui passeront à l’achat. Parce qu’ils peuvent toujours se le permettre, parce qu’ils ont envie de changement, parce que cet achat représente pour eux un nouveau départ après cette pandémie du Covid.

Pensez-vous que le 2e confinement va impacter les prix, à la hausse ou à la baisse?

C’est toujours la loi de l’offre et la demande. Les acheteurs potentiels ont eu plus de temps pour rechercher, se renseigner, en discuter avec leur conjoint.e. S’il y a plus de demandes sur le marché que d’offres, les prix augmenteront.

Par contre, avec les confinements et le départ des expats, nous remarquons une baisse de la demande des locations sur Bruxelles, par exemple. Ce qui risque de peser sur les propriétaires qui louaient leurs biens immobiliers.

Quelles sont les mesures de réouvertures qu’on vous impose?

Outre les gestes barrières habituels qui restent bien entendu d’application, une visite peut désormais se faire avec 3 personnes maximum (en plus de l’agent immobilier et des éventuels locataires). Ce qui est un réel assouplissement par rapport à avant puisque l’acheteur éventuel pouvait visiter le bien, mais seul. L’agent immobilier devait rester dehors. La personne se promenait ainsi seule, sans aucune explication ou expertise que nous aurions pu lui procurer en temps normal. Maintenant nous pouvons à nouveau la conseiller, ce qui est une très bonne chose !

Les gestes barrières restent, c’est à nous d’ouvrir les portes lors de la visite, et bien entendu tout désinfecter et bien aérer une fois la visite terminée.

Une autre façon de travailler?

Avec cette réouverture, notre travail s’en trouve donc facilité, mais il n’avait jamais vraiment cessé (sauf lors du premier confinement). Nous avions continué à travailler grâce aux visites virtuelles par exemple. Nous pouvions ainsi montrer le bien sous tous les angles à nos clients. Et quand l’un d’entre eux était vraiment intéressé, là nous organisions une visite en présentiel (avec les obligations requises).

Même si chez We Invest, nous étions préparés à travailler à distance, je remarque que cette pandémie nous amène vers plus de transparence des informations. C’est une bonne chose, tout le monde devrait aller vers cela. Actuellement, on peut presque “acheter en ligne” un bien immobilier, vu que tout peut se faire à distance : les prises de rendez-vous, la demande de crédit, les demandes d’informations, les visites en virtuel,… La visite sur place n’est plus que la dernière confirmation avant l’achat.

Le côté vraiment positif de cette crise est que cette possibilité de visites virtuelles nous a permis de gagner du temps, à nous et à nos clients. Ils avaient l’occasion de voir ainsi rapidement si le bien convoité répondait à leurs attentes ou si finalement ce n’était pas ce qu’ils recherchaient.

Quelles sont les demandes de biens les plus courantes? Quels sont les biens les plus recherchés?

C’est difficile à dire, il n’y a pas de tendance particulière. Beaucoup de monde est à l’affût de petits biens immobiliers pour investir.

Ce n’est pas toujours facile pour ceux qui veulent rester sur Bruxelles et y acheter un bien, faute de moyens suffisants. On voit ainsi un intérêt croissant pour la périphérie proche de la capitale, Overijse notamment. Surtout les acheteurs qui veulent démarrer un nouveau projet et qui recherchent un bout de jardin, un peu de verdure afin de changer d’air.

On remarque aussi que la “peur des travaux” est moins prononcée qu’auparavant. Les gens n’ont plus peur d’être dans les travaux pendant quelques mois si c’est la condition pour acquérir le bien convoité. Sans doute est-ce dû au télétravail, qui d’une certaine façon a dégagé du temps pour faire cela.

Il y a donc deux facteurs qui reviennent dans les recherches et qui poussent certains à s’éloigner un peu des centres villes: 1. le prix de l’immobilier qui bien souvent y est plus cher, 2. le besoin de vert, la recherche d’un bien avec un bout de jardin, une terrasse.

Pour conclure, si j’ai un conseil à donner aux candidats-acheteurs, c’est d’être rapides ! Allez voir les banques, faites déjà toutes les démarches en amont, de manière à pouvoir vous décider très rapidement une fois que vous trouvez une maison ou un appartement correspondant à vos attentes.

C’est en effet le marché qui détermine le prix, et s’il y a une opportunité, il faut pouvoir aller vite et la saisir. D’où l’importance de bien préparer son dossier, afin d’éviter les clauses suspensives et autres qui font peur aux vendeurs. Il ne faut pas chipoter!

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