(Re)construire des zones sinistrées par l’impression en 3D: une école construite en 40h

© Balbek Bureau

L’impression 3D pourrait-elle devenir une norme pour la construction d’infrastructures dans les régions touchées par la guerre ou les catastrophes naturelles ? La technologie encore balbutiante semble gagner du terrain. Ainsi, en Ukraine, les murs d’une école ont été imprimés en moins de 40 heures.

Le Projet Hive est encore un projet expérimental, mais il pourrait bien se normaliser à l’avenir. L’initiative vise à construire une école primaire en utilisant la technologie de l’impression 3D dans une zone de guerre. Située à Lviv, en Ukraine, cette école baptisée Hive est conçue pour fournir quatre salles de classe supplémentaires, permettant d’accueillir les élèves déplacés par le conflit.

Ce projet, réalisé avec l’aide du bureau d’architecte Balbek, est dirigé par l’organisation à but non lucratif Team4UA. Il utilise une imprimante à portique COBOD pour créer la structure en béton de l’école. Le processus de construction suit des plans numériques pour déposer du béton, à la manière d’un glaçage sur un gâteau, pour construire les murs de l’école.

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Si la guerre a compliqué la construction – les pannes et bombardements ont régulièrement interrompu les travaux – le projet semble aujourd’hui bien lancé. Les murs de l’établissement ont été imprimés en seulement 40 heures. Bien qu’il ait fallu moins de deux jours en heures cumulées pour imprimer le cadre en béton du bâtiment, Team4UA a étalé l’impression sur six semaines pour pouvoir dispenser des séances de formation et de développement sur place.

L’inauguration est prévue pour janvier 2024. Avec tout de même une ombre au tableau. Il faudra d’ici là boucler le financement. Suite à la hausse des coûts de construction, il leur faut aujourd’hui 400.000 dollars supplémentaires pour achever les travaux de finition.

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Une première en Europe

Le Projet Hive est le premier centre éducatif entièrement imprimé en 3D dans la région. Avec sa forme qui s’apparente à une ruche, il est un exemple de la manière dont la technologie peut être utilisée pour répondre aux défis humanitaires et reconstruire des communautés dévastées par la guerre. Cette approche de construction, bien que relativement nouvelle, est perçue comme une réponse innovante et efficace aux différentes crises qui secouent le monde, offrant une solution rapide pour répondre aux besoins en infrastructures dans des situations d’urgence.

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Plusieurs avantages

L’impression 3D offre plusieurs avantages potentiels par rapport aux méthodes de construction traditionnelles. Elle est généralement plus rapide (de quelques jours à quelques semaines), ce qui est crucial dans des situations d’urgences et dans des circonstances volatiles. L’impression 3D offre aussi une grande flexibilité en termes de conception, permettant la création de structures complexes et personnalisées. Cela peut être particulièrement utile pour répondre à des besoins spécifiques. En principe, cette manière de construire est aussi plus durable et plus écologique. En utilisant que ce qui est nécessaire, elle permet en effet de réduire les déchets de construction et peut faire appel à des matériaux plus durables. Enfin la construction est souvent moins coûteuse à long terme puisqu’elle réduit les matériaux et de la main-d’œuvre nécessaire.

Quelques importants inconvénients tout de même

Cependant, malgré ses avantages, l’impression 3D présente également des défis. Les coûts initiaux de l’équipement et la disponibilité des matériaux peuvent être prohibitifs, en particulier dans des régions touchées par des conflits. L’acquisition et la mise en place d’une imprimante 3D ainsi que des logiciels nécessaires peuvent représenter un investissement financier important. Il n’est pas toujours facile de déplacer ces machines in situ. Cela peut rendre la construction en 3D moins accessible pour de nombreuses entreprises ou organisations, en particulier dans les régions en développement.

Ce type de construction est aussi très dépendant de l’électricité. Dans des régions où l’alimentation électrique est instable ou indisponible, cela peut poser des défis logistiques et entraîner des retards. Enfin, pour l’instant, la taille des structures reste limitée. Cela peut être un inconvénient pour la construction de grands bâtiments ou d’infrastructures.

De plus, et c’est peut-être le point le plus important, il existe des préoccupations concernant la qualité et la sécurité des bâtiments imprimés en 3D, car il y a encore peu de données sur leur durabilité à long terme. La construction imprimée en 3D n’a encore été utilisée pour des projets ponctuels ou de recherche. Comme au Malawi  ou en 2021, les murs d’une école ont été imprimés en 3D en seulement 18 heures. Selon Christian Lange, professeur associé en architecture à l’Université de Hong Kong interviewé par CNN, « malgré quelques cas ponctuels, la technologie et surtout la construction à grande échelle en est “encore à ses balbutiements. »

Donc si la construction en 3D semble parfaite sur le court terme, sa pérennité pose question et fait dire que cette solution ne pourrait être que temporaire. Ce qui est aussi un défaut puisqu’on sait tous que des solutions initialement temporaires peuvent s’éterniser. Dans nos écoles aussi de nombreux locaux sont et restent en préfabriqués.

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