Pour le gestionnaire de fonds de la tour Louise, “le bureau n’est pas mort”
Malgré un marché difficile, le gestionnaire de fonds allemand Patrizia est convaincu que la location de la tour de bureaux rénovée The Louise, sur l’avenue homonyme, se déroulera sans encombre.
Le 22 juillet, le cabinet d’avocats Clifford Chance a emménagé en tant que premier locataire dans The Louise, la tour Louise réaménagée. La tour originale date de 1965 et a été conçue par les frères André et Jean Polak, qui se sont fait connaître en tant qu’architectes de l’Atomium (conçu par leur beau-frère, André Waterkeyn) et de l’immeuble Berlaymont.Les architectes A2RC et Hassell, basés à Londres, ont relooké le bâtiment au cours des quatre dernières années, tout en conservant l’essentiel de la structure de la tour.
“C’est un bâtiment ancien, mais on n’en a pas du tout l’impression, explique Saskia Roosen, head of asset management BeLux du gestionnaire de fonds allemand Patrizia, dont la tour constitue le joyau de son portefeuille belge. À l’époque, il s’agissait donc d’une conception très progressiste. Les étages de bureaux sont entièrement ouverts, sans colonnes ni murs intérieurs. Cela offre une grande flexibilité aux locataires. Comme le bâtiment n’est pas entouré par d’autres tours, les étages supérieurs offrent une belle vue panoramique sur Bruxelles.”
Club d’affaires exclusif
Répartie sur 24 étages supérieurs et trois niveaux souterrains, The Louise couvre une superficie de 37.000 m², dont 30 000 m² d’espaces de bureaux. Il y a également un auditorium, des services de restauration et 1.500 m² de jardins paysagers avec trois terrasses.Patrizia présente The Louise comme “un produit de premier ordre dans un emplacement de premier ordre”. L’immeuble de bureaux est équipé de toutes les commodités. Mais il surprend aussi, par exemple avec l’impressionnante fresque murale réalisée par le collectif d’artistes bruxellois Hell’O Collective. Et certainement avec la connexion à l’hôtel Wielemans voisin, un joyau Art déco mis à la disposition des locataires comme une sorte de club d’affaires exclusif.Clifford Chance occupe les trois derniers étages de la tour. La banque d’affaires Lazard et la société de conseil Charles River Associates ont également déjà signé des baux. Patrizia a conclu un accord de principe avec cinq autres entreprises. Un opérateur de coworking louera les deux premiers étages.”Avec cela, un peu plus de la moitié est louée, ce qui n’est pas mal dans le marché actuel”, déclare Saskia Roosen.
“La ville de 15 minutes, la ville où les résidents ont accès à toutes les commodités et fonctions importantes à une distance de marche ou de vélo, existe déjà à Bruxelles, déclare Suzy Denys, country manager BeLux de Patrizia. Cet emplacement et ce bâtiment y répondent à 100 %.
Des actifs à valeur stable
Comment ce projet s’inscrit-il dans la stratégie d’investissement de Patrizia ? “En tant qu’investisseur, nous recherchons des actifs à valeur stable et nous devons donc tenir compte de ces mégatendances, répond Suzy Denys. On se retrouve alors avec des bâtiments et des projets comme The Louise : un bâtiment de premier ordre dans un emplacement de premier ordre, avec un accent très fort sur la durabilité et les technologies modernes.”
Bruxelles reste une ville de bureaux solide
Suzy Denys
country manager BeLux de Patrizia
“Le bureau n’est pas mort, insiste-t-elle Les entreprises ne veulent pas que leurs employés restent constamment à la maison. Elles cherchent des moyens d’attirer leurs employés au bureau. Un environnement de travail agréable dans un quartier sympa est donc utile. Les gens sont des créatures sociales et ressentent le besoin de se voir. Nous sommes convaincus que l’immobilier de bureau restera une classe d’actifs.”
“Bruxelles reste également une ville de bureaux solide, ajoute Suzy Denys. Dans notre City Index annuel, elle occupe toujours une bonne position parmi de nombreuses grandes villes européennes. Bien entendu, la présence des institutions européennes n’y est pas étrangère. De nombreuses entreprises internationales ont leur siège européen à Bruxelles. La ville accueille également de nombreuses ambassades et groupes de lobbying. Par conséquent, Bruxelles est aussi une ville très multiculturelle. Autant d’éléments qui incitent les investisseurs institutionnels à considérer Bruxelles comme un lieu d’investissement potentiel.”
Le quartier Louise en difficultés
Le quartier Louise, en tant que lieu d’implantation de bureaux, a connu pas mal de difficultés pendant un certain temps. Patrizia y croit pourtant encore fermement. “Le quartier Louise est déjà un environnement très hétérogène, analyse la country manager BeLux. Habiter, travailler, faire du shopping, se détendre, tout est possible ici. Il n’était donc pas nécessaire d’intégrer cette mixité dans le bâtiment. Certes, au rez-de-chaussée, il y aura un traiteur qui s’adressera également au quartier, mais The Louise reste essentiellement un immeuble de bureaux. Le quartier nord est un quartier de bureaux monofonctionnel. On essaie maintenant d’y ajouter un peu de mixité en réaménageant les immeubles de bureaux pour en faire des bâtiments polyvalents. C’est un exercice intéressant, mais pour les investisseurs – et certainement les parties institutionnelles – c’est moins attrayant. Ils trouvent qu’un tel immeuble à usage mixte est un produit difficile. Ils veulent diversifier leur portefeuille, mais de manière contrôlée.”
Quels sont les objectifs à long terme de Patrizia en Belgique ? “Nous nous concentrons sur le marché immobilier européen, conclut Suzy Denys. Avec une attention particulière pour l’Allemagne, notre pays d’origine. Dans cette stratégie européenne, la Belgique est un marché intéressant, principalement en raison de sa stabilité. Si l’on considère les catégories d’actifs, la Belgique occupe une position un peu exceptionnelle. En Belgique, nous avons relativement beaucoup d’immeubles de bureaux dans notre portefeuille, alors que dans la plupart des autres pays, la logistique et le résidentiel ont plus de poids. Pour la Belgique, notre objectif est de croître dans les trois catégories d’actifs. Dans le segment résidentiel, c’est encore difficile, mais je suis convaincue que cela s’améliorera dans quelques années.” z
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